Cevital, premier groupe privé d'Algérie, a consenti un investissement de 250 millions d'euros depuis la reprise de Brandt. Le groupe français Brandt, spécialiste de l'électroménager, repris par le groupe algérien Cevital mi-avril 2014, ambitionne de devenir un acteur régional dans le bassin méditerranéen, selon Sergio Treviño, le PDG de Brandt. «Le périmètre du groupe a fortement évolué, mais l'ambition reste la même : devenir un acteur régional dans le bassin méditerranéen», a déclaré Sergio Treviño, au quotidien économique français Les Echos. Réduit à sa seule filiale française avec les marques Brandt, Sauter, Vedette et De Dietrich, le groupe, qui compte deux usines, à Orléans et à Vendôme, spécialisées dans les tables de cuisson, les cuisinières et les fours, avec au total 1200 salariés, a doublé son chiffre d'affaires «à 370 millions d'euros, dont 40% réalisés à l'export, et notre profitabilité s'est redressée», a ajouté le même responsable. Pour atteindre son objectif, le fabricant a dû accélérer ses investissements industriels, précise le quotidien. Au total, Cevital, premier groupe privé d'Algérie, a consenti un investissement de 250 millions d'euros depuis la reprise de Brandt. Le groupe d'Issad Rebrab a d'abord relancé la construction, fin 2014, d'une usine de machines à laver après l'incendie qui a ravagé son site d'électroménager à Sétif. L'usine, qui a nécessité un investissement de 30 millions d'euros, produira 450 000 lave-linge innovants par an. Ces nouveaux produits seront commercialisés en mars. Une seconde grande usine qui s'étale sur 110 hectares est en cours de construction à proximité, avec une capacité de 5 millions de pièces (lave-vaisselle, frigidaire, climatiseur…) destinées surtout aux marchés du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Son inauguration est prévue en janvier 2017. «Nous allons disposer de deux pôles industriels : la France, avec les produits de cuisson encastrables à forte valeur ajoutée et l'Algérie, qui remplace notre centre de production low-cost en Pologne», explique le PDG de Brandt. Les sites d'Orléans et de Vendôme ont quant à eux bénéficié de 11 millions d'euros d'investissements. Le groupe a ouvert depuis 2014 des bureaux en Algérie, au Maroc, en Espagne et en Asie. Pour le journal français, l'absence de Whirlpool et Electrolux, grands rivaux de Brandt dans cette région, freinés par des barrières douanières, constitue une aubaine pour le groupe. «Notre localisation nous donne un avantage compétitif avec des marques reconnues et de qualité et une forte réactivité à la demande», affirme le PDG. Pour cette année, Sergio Treviño table sur une hausse de 30% des ventes de Brandt, dont 60% à l'export. Malgré les difficultés dont souffre Cevital en Algérie, le groupe, présent dans les secteurs aussi diversifiés que l'électronique, l'agroalimentaire, la sidérurgie, le verre, l'électroménager, le BTP ou la distribution, continue de grandir. Son chiffre d'affaires est passé de 70 millions de dollars en 2003 à 4 milliards en 2015, avec 13 000 salariés. Le conglomérat algérien vise 25 milliards de ventes en 2025, «si l'Etat ne lui met pas des bâtons dans les roues», conclut le journal français.