L'époque du socialisme est révolue. Place à la mondialisation. Dans un quartier de la vieille ville, un écrivain public, exerçant dans un coin d'un « mur » qui symbolise un pan de l'histoire, concentre à lui tous les maux de la société. L'homme, qui incarne le citoyen intellectuellement autodidacte, s'est forgé une popularité au point de déranger le maire opportuniste et affairiste de la ville. Les scènes s'enchevêtrent et se succèdent jusqu'au jour où la mairie décide de démolir le mur et le vieux café du quartier pour ériger un projet fantasmagorique. Le rêve de Aïssa Tsunami de devenir maire pour réaliser cette justice sociale tant espérée dans sa ville n'aura pas lieu. Un rêve qui demeure une simple fiction théâtrale. Le texte de Azzedine Mihoubi marque la seconde œuvre produite avec le Théâtre régional de Constantine après celle de Massinissa, présentée sur scène en 2004. La pièce d'une durée de 80 minutes restitue aussi une partie du patrimoine populaire de la vieille ville, les relations entre les gens et ce charme de la vie quotidienne qu'on ne revoit plus de nos jours dans une ville qui a perdu tous ses repères. Présentée lors de la générale, récemment, la pièce sera au programme du Théâtre régional de Constantine durant tout le mois de Ramadhan. Une œuvre à voir surtout pour son côté familier avec une troupe qui a su rallier des jeunes comédiens à des acteurs qui cumulent une trentaine d'années sur les planches. Pour Tayeb Dehimi, réalisateur de la nouvelle production du Théâtre régional de Constantine (TRC), « Aïssa Tsunami tente un retour aux premières années de l'expérience théâtrale du Théâtre régional de Constantine. A travers cette œuvre, nous présentons des fragments de notre vie quotidienne dans un quartier de la vieille ville. Un vécu qui s'illustre aussi à travers ses couleurs, ses parfums et sa musique. La vie des gens dans la ville de tous les bouleversements modernes ».