Lancées par le ministère de la Culture dans le cadre de son projet portant conservation de la biodiversité d'intérêt mondial et utilisation durable des services écosystémiques dans les parcs culturels en Algérie, plusieurs opérations d'écodéveloppement ont été mises en œuvre au profit des populations du Grand-Sud. Selon le directeur national du projet, Salah Mokrane, ces opérations portent essentiellement sur le renforcement des moyens de subsistance des populations des sites prioritaires, en l'occurrence Tihodaine et Meddak dans le parc du Tassili n'Ajjer et de Taessa et Tefedest dans l'Ahaggar par la fourniture d'équipements en énergie renouvelable, permettant l'électrification de plusieurs foyers nomades, ainsi que par des pompes solaires destinées aux puits de parcours. Trente-deux kits solaires et 4 pompes ont été distribués à parts égales au profit de cette catégorie sociale relevant des deux parcs culturels qui ont, faut-il le noter, été dotés de clubs verts équipés de connexion 3G, indique M. Mokrane en précisant que le projet, lancé le 2 février en cours depuis Djanet, dans la wilaya d'Illizi, devait s'achever à Tamanrasset hier. La direction du projet s'emploie à la consolidation de la participation des populations nomades et semi-nomades pour «une gestion efficace et efficiente de la biodiversité afin de permettre l'utilisation de ses services durablement et assurer, surtout, son maintien et sa transmission aux générations futures», souligne notre interlocuteur, mettant en relief l'importance que revêt ce projet dans l'exploitation des ressources naturelles et les services écosystémiques fournis par la biodiversité. Deux domaines de participation et d'implication que privilégie la démarche participative directe des populations pour une exploitation rationnelle et durable de ses richesses et potentialités. Pour illustrer au mieux cette forme de partenariat, M. Mokrane a tenu à confirmer que «les fournitures et les équipements livrés ont été identifiés à base de débats et de discussions concertants lors des derniers forums organisés aux villages de Tigmarine, Tarhenanet, Illamane, Mertoutek et In Hamertek. La désignation des bénéficiaires a également été faite par la population et ses représentants». Plus explicite sur ce point, le directeur du projet a fait savoir que l'implication des populations locales (nomades et semi-nomades) se fait dans le cadre des accords de gestion collaborative signés, pour le moment, pour six sites prioritaires, soit trois dans chaque parc. La population au niveau de ces sites prioritaires est déjà consultée à travers des forums de discussions et de débats pour la mise en place, entre autres, du système de suivi de la biodiversité à travers la création du réseau d'observateurs qui intègre les différentes composantes de cette société, dont les éleveurs et les bergères. Equipés de 16 appareils photos, les observateurs auront pour mission d'informer et de signaler les graves atteintes susceptibles d'être portées à l'écosystème dans ces régions touristiques par excellence. Dans le même cadre, 50 caprins ont été distribuées au profit de 10 femmes nomades de Taessa, a conclu Salah Mokrane.