Un groupe de médecins et paramédicaux de l'établissement public hospitalier (EPH) docteur Okbi de la ville de Guelma ont observé, dans la matinée de lundi, un mouvement de protestation et revendications socioprofessionnelles. A priori, il s'agit d'un sit-in spontané, puisqu'aucune instance syndicale ne l'a officiellement déclenché. «Nous sommes ici parce que l'administration nous persécute. Nous travaillons dans des conditions pénibles. Nous subissons les sanctions de l'administration allant des ponctions sur salaire injustifiées à la suspension de médecin. La goutte qui a fait déborder le vase est l'absence de communication avec cette même administration», déclarent des protestataires à El Watan. Et de conclure : «Nous assistons aujourd'hui à un départ massif de médecins spécialistes de l'EPH Okbi, ce qui provoque des erreurs médicales et des enquêtes judicaires, auxquelles nous sommes astreints». En effet, les représentants des blouses blanches de l'EPH Okbi, ou du moins ceux et celles qui ont adhéré à ce sit-in, ont joint la parole à l'acte en nous remettant une liste d'une vingtaine de revendications socioprofessionnelles mettant en exergue un éventail de dysfonctionnements. Tel l'assainissement de certains droits liés à l'évolution dans la carrière des fonctionnaires de santé publique depuis 2008 ou autres règlements de droits de perception des primes de mission, entre autres. Mais qu'en est-il au juste ? «Avant toute chose je tiens à préciser que j'occupe la fonction de directeur à l'EPH docteur Okbi depuis le mois de mai 2015. Ce qui se passe aujourd'hui ce sont des réactions à la nouvelle politique instaurée dans cet hôpital», rétorque Abdelghani Fadel, directeur de l'EPH Dr Okbi. Et d'ajouter : «Il est inadmissible qu'aucun système de pointage n'a été effectif jusqu'à mon arrivée. Il est vrai qu'il a coïncidé avec des mesures obligatoires dictées par le ministère de tutelle. Nous avons aussi appliqué la notation pour la prime de rendement. Les gens ne sont pas satisfaits car ils ont été habitués à ne pas travailler et percevoir l'intégralité de leur paie». Le même responsable persiste et signe en affirmant que toutes les sanctions sont justifiées. «Durant l'année 2015, nous avons comptabilisé 370 congés maladie chez les spécialistes, soit 14 800 jours d'arrêts de travail, 853 congés maladie pour les médecins (25 590 jours), en plus des congés dans le corps administratif et autres travailleurs, soit au total 46 330 jours de congés, sans parler des absences et retards lors du pointage. Et le personnel veut être noté et avoir une prime de rendement exemplaire ! Pour ce qui est du médecin suspendu, une enquête diligentée par des inspecteurs de la DSP de Guelma, suite aux conditions d'évacuations d'un malade vers le CHU de Annaba, qui est décédé en cours de route, ont conclu que le médecin incriminé a effectué le transfert du malade sans avoir au préalable procédé à son enregistrement au service des urgences. Absence de dossier médicale dudit malade et orientation vers le CHU de Annaba sur simple lettre de recommandation. Une deuxième affaire de ce genre fait l'objet, depuis peu, d'une enquête judicaire. C'est vous dire qu'il faut prendre les choses bien en main pour rétablir le bon fonctionnement de l'EPH Okbi».