Ahmed Ouyahia est sorti sur le terrain ce week-end, rencontrant des militants à Mila et animant un meeting à Skikda. Le secrétaire général par intérim du RND a parlé stabilité et sécurité à Mila. Ahmed Ouyahia qualifie ainsi les pays du voisinage de «région explosive». Lors de son passage vendredi soir à Mila, Ahmed Ouyahia a lancé un appel à la vigilance, expliquant que l'Algérie se trouve dans une région du monde où les conflits armés font rage, allusion faite aux tensions et problèmes d'instabilité sécuritaire que connaissent des pays du Maghreb et du Sahel. Ouyahia a, par ailleurs, qualifié la chute des prix du pétrole de défi qu'il faut relever : «Les recettes en devises de l'Algérie ont chuté de 80% en moins de deux ans. Nous sommes appelés à développer des économies de substitution pour déjouer cette épineuse situation.» S'exprimant sur le congrès extraordinaire du RND prévu cette année, l'orateur souligne : «Le congrès extraordinaire, qui élira une nouvelle direction du parti, sera une occasion pour la mise en route de la politique de rajeunissement des instances locales de notre formation politique et une opportunité pour consolider nos rangs.» A Skikda, le discours d'Ahmed Ouyahia ne restera pas dans les annales. Venu célébrer le 19e anniversaire de la création du parti, il donnait l'impression d'accomplir une formalité, sans plus. «On raconte ici et là que le FLN et le RND se livrent une guerre. Non ! Je le répète aujourd'hui et au nom de tous les militants, le FLN est notre allié stratégique. Je profite de cette occasion pour saluer tous ses militants. J'ajouterais même une salutation particulière à mon frère et ami Amar Saadani. Je sais que quelques penseurs et certains commentateurs se demandaient ce que j'allais répondre à Amar Saadani à partir de Skikda. Je lui réponds par une salutation fraternelle et militante», a dit Ahmed Ouyahia à la fin de son discours comme pour clore, à sa façon, le chapitre de la guéguerre que lui a déclarée le secrétaire général du FLN. C'était là l'unique moment fort d'une allocution qui aura duré une cinquantaine de minutes. Avant cela, Ouyahia avait consacré plus des trois quarts de son discours aux «œuvres et bienfaits de l'ère Bouteflika». «Bouteflika pouvait partir et il pensait même le faire en 2012. Souvenez-vous de son discours de Sétif. Mais lui, il a préféré se sacrifier pour vous au vu de ce qui se tramait pour les années 2012 et 2013. L'histoire dévoilera un jour la vérité», a-t-il martelé en citant, au passage, quelques «avancées économiques et sociales réalisées grâce à Bouteflika». Il estime par ailleurs que le pays «est entouré par une ceinture de feu», allusion faite à la situation sécuritaire sur les frontières. En voulant faire l'éloge de Skikda et des repères de son développement sous l'ère Bouteflika, Ouyahia péchera par excès et aussi par méconnaissance. D'abord, en voulant certainement faire plaisir aux jeunes Skikdis, il tentera de faire l'éloge de la JSMS, «ce club nationaliste qui porte les couleurs nationales», ce qui est faux car les couleurs de la JSMS sont noir et blanc. C'était le deuxième club de Skikda le WJS, créé par le PP/MTLD, qui portait le vert et le rouge. D'ailleurs, l'assistance n'a pas manqué d'esquisser un sourire. Ouyahia dira par la suite que depuis l'avènement de Bouteflika, la wilaya a réceptionné quelque 52 000 logements. Ce qu'on n'a pas osé dire à Ouyahia, c'est que Skikda vient en seconde position, juste après Alger, en matière de ville abritant le plus grand nombre d'habitats précaires «avec plus de 22 000 bidonvilles», selon des chiffres communiqués par le ministère de l'Habitat. Khider Ouhab et