Les travaux du congrès ont été ouverts en présence de plusieurs invités, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En résumé, le Xe congrès du FLN est la meilleure occasion pour Amar Saâdani et ses partisans de renforcer le contrôle du parti. Ceux qui ont prédit un échec du plan du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, d'organiser un congrès sur mesure et de renforcer sa mainmise sur le parti, en raison de la forte contestation dont il faisait l'objet, ont déchanté. Car, finalement, le congrès dont les travaux ont été ouverts jeudi et se clôturent aujourd'hui, s'est déroulé exactement dans les conditions voulues par la direction nationale. Jeudi, il n'y avait l'ombre d'aucune contestation; les opposants ayant décidé de le boycotter dès le départ, le jugeant illégal. Le seul maître du jeu est Amar Saâdani. Dans l'enceinte de la Coupole du Complexe olympique Mohamed Boudiaf, tout était bien ficelé pour permettre à M.Saâdani de mener à bout son entreprise. A commencer par les 6371 congressistes présents. Les travaux du Congrès ont été ouverts en présence de plusieurs invités, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, plusieurs ministres, des représentants de partis politiques dont ceux du FFS, et les diplomates des pays étrangers accrédités à Alger. La présence de M.Sellal n'a pas été sans soulever des commentaires et des interprétations. A la presse, Saïd Bouhedja a affirmé qu'il était présent en tant qu'invité (Premier ministre) mais aussi en tant que congressiste (militant du parti). La lettre du président du parti, Abdelaziz Bouteflika, lue par le ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua, conforte davantage le secrétaire général. Dans sa lettre, M.Bouteflika apporte son soutien à la direction nationale et désapprouve les détracteurs en dénonçant les tentatives de déstabilisation du parti. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que M.Saâdani consolide encore son contrôle de l'appareil du FLN. Il propose la composition du bureau du congrès. A la majorité des congressistes, elle est adoptée comme une lettre à la poste. Il propose au vote le règlement intérieur du congrès. Vite approuvé. Et il soumet au vote la proposition d'élire Bouteflika comme président du parti. Ce qui fût fait. Dans son discours, inhabituellement long, M.Saâdani a tenté de redorer son image. «Ce congrès est une occasion pour unifier nos rangs», a-t-il dit, rappelant que l'événement est placé sous le slogan de «rajeunissement et de renouvellement». Rendant hommage au président du parti, l'orateur a indiqué que le FLN était toujours à l'avant-garde à chaque fois qu'il lui est demandé. Il cite le soutien du parti aux quatre élections présidentielles remportées par Bouteflika, le soutien à la Concorde civile et à la Réconciliation nationale, mais aussi les réformes politiques notamment la révision de la Constitution qui tarde à se concrétiser. Dans ce contexte, M.Saâdani ne s'est pas empêché de rappeler les principales propositions faites par le FLN dans le cadre des consultations menées par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la République. Ces propositions visent, a-t-il expliqué, «la consolidation de l'Etat de droit», à travers la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et le renforcement du rôle de l'opposition. Il cite aussi la proposition relative à l'officialisation de la langue amazighe et la prise en compte de la majorité parlementaire dans la composition du gouvernement. Cela avant d'étaler son programme de modernisation du parti, en somme, le même annoncé au lendemain de la prise de fonction, le 29 août 2013. L'un des points principaux de ce programme à 10 objectifs reste la réunification des rangs du parti sans exclusion ni marginalisation. «La porte du secrétaire général est toujours ouverte», a-t-il affirmé, expliquant que l'unification des rangs des militants du parti «ne signifie pas l'unification des vues car chacun est libre d'exprimer ses idées dans le cadre des principes communs du parti».M.Saâdani évoque aussi la réactivation des structures du parti qui connaissent des divisions profondes au niveau local et central. Le patron de l'ex-parti unique veut également l'élargissement de la base militante du parti, son ouverture sur les autres formations politiques et la préservation de la réputation du FLN ainsi que la consolidation de son statut de leader sur la scène politique nationale. En résumé, le Xe congrès du FLN est la meilleure occasion pour Amar Saâdani et ses partisans de renforcer le contrôle du parti. Mais cela ne mettra certainement pas fin à la contestation. Bouteflika plébiscité président du FLN A la fin du discours de Amar Saâdani, Tahar Khaoua, ministre des Relations avec le Parlement, demande un point d'ordre. Il rejoint la tribune et propose Bouteflika comme président du parti. M.Saâdani soumet au vote la proposition. Le Président Bouteflika, sans aucune surprise, a été plébiscité à main levée et à l'unanimité des congressistes pour un nouveau mandat à la tête du FLN. Dans les textes du parti, le président dispose de deux attributions principales: présider les réunions du comité central et convoquer le congrès, ordinaire ou extraordinaire.