L'Algérie a décidé de réactiver son ambassade à Baghdad. L'annonce a été faite, jeudi à Alger, par le ministre des Affaires étrangères (MAE), Ramtane Lamamra, à l'issue de ses entretiens avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim Al Ashaiqer Al Jaafari, en visite en Algérie. M. Lamamra précise qu'il s'agit d'une «relance des activités de l'ambassade». Le MAE n'avance pas de date. «Il n'a jamais été question de fermeture de l'ambassade et une telle mesure ne saurait intervenir. Notre ambassadeur est sur place et se déplace régulièrement, lui et les autres membres de l'ambassade», a affirmé M. Lamamra dans une déclaration reprise par l'APS. Pour lui, le souci de l'Algérie est d'élever ses relations avec l'Irak à un «haut niveau en gardant les canaux de communication ouverts». Pour ce faire, il y a donc un certain nombre d'activités dont des rencontres régulières entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, lors des événements internationaux ou en marge de réunions de la Ligue arabe, de l'ONU ou de l'OCI qui doivent reprendre. Et cela ne pourrait se faire qu'à travers l'ambassade d'Algérie à Baghdad qui aura «un personnel qui répond aux exigences de l'action diplomatique conformément à ce qui a été convenu lors de cette visite, à savoir l'actualisation et le développement des accords existant entre les deux pays et la présentation aux hommes d'affaires irakiens des potentialités et opportunités offertes par le marché algérien, dans la perspective de hisser le niveau du commerce et des investissements entre les deux pays». L'Algérie s'intéresse donc de plus près au marché irakien en cherchant à relancer les échanges commerciaux stagnés ces quinze dernières années. Pour le MAE, «le vœu de l'Algérie est que les liens entre les deux pays soient basés en premier lieu sur des relations humaines constructives, empreintes d'amitié et de fraternité à la faveur d'un partenariat gagnant-gagnant». La réactivation de la Commission mixte de coopération entre les deux pays est donc prévue. Une réunion devrait se tenir prochainement à Baghdad. La date n'a pas encore été fixée. La tenue de cette Commission «exige une bonne préparation par les experts, un travail au niveau des ambassades des deux pays, puis une rencontre au niveau des experts pour examiner l'arsenal des textes juridiques en vigueur. La Commission devra se réunir pour ouvrir des perspectives prometteuses de partenariat bilatéral», a-t-il souligné. Pour Ramtane Lamamra, la visite de M. Al Jaafari en Algérie constitue un «nouveau point de départ» dans les relations entre les deux pays. Mais il reconnaît la nécessité de multiplier de telles visites et les rencontres afin d'aplanir les difficultés. De son côté, M. Al Jaafari a exprimé la volonté de son pays de hisser à un niveau supérieur les relations bilatérales. Il affirme avoir évoqué la question des détenus algériens en Irak avec M. Lamamra. «Nous comprenons et partageons son souci de l'intégrité de ses concitoyens. Je solliciterai, personnellement, le ministre irakien de la Justice et vous n'êtes pas sans savoir que cette question n'est pas du ressort du ministère des Affaires étrangères», a-t-il précisé. Autre dossier qui a été au centre des entretiens entre les deux ministres, celui de l'effondrement des prix du pétrole. M. Al Jaafari a ainsi souligné «la nécessité de plafonner et de rationaliser la production afin de faire remonter les prix qui pénalisent les économies des pays exportateurs, comme l'Irak et l'Algérie».