Depuis vendredi, la FIFA a un nouveau président. Après plus de 9 mois de tumultes et de scandales qui ont écorné son image, l'instance faîtière du football mondial s'est dotée d'un nouveau président, Gianni Infantino, qui succède à son compatriote Joseph Sepp Blatter poussé vers la sortie après l'intervention de la justice américaine qui a sonné le début de la fin du système Blatter.L'arrivée de Gianni Infantino (45 ans) à la tête de la plus puissante fédération sportive internationale changera-t-elle quelque chose au fonctionnement et réflexes d'une institution. Pas du tout évident. Le nouveau président de la FIFA a emprunté à son prédécesseur et néanmoins compatriote la même stratégie. Celle qui repose essentiellement sur un programme et des promesses électoralistes. Il va faire du Blatter sans Blatter. A l'endroit des fédérations africaines, par exemple, il a annoncé qu'il porterait à 7 au lieu de 4 le nombre de représentants du continent au comité exécutif. Dans la foulée, il a promis que l'Afrique aura deux qualifiés de plus (5+2) en phase finale de la Coupe du monde. Au chapitre des aides financières, il a annoncé le versement de 5 millions d'euros/an pour chaque association affiliée à la FIFA. S'il tient son engagement, la FIFA déboursera plus d'un milliard d'euros au profit des associations au moment où des financiers prédisent une perte de plus de 500 millions d'euros pour l'exercice 2016. D'où puisera-t-il ce butin sachant que les sponsors et partenaires songent sérieusement à retirer leurs billes d'une association qui a littéralement versé dans la corruption comme l'indiquent tous les rapports établis par la justice américaine, suisse et même de ses propres organes ? Quid de la CAF et de son président Issa Hayatou ? Les deux se sont une fois de plus fourvoyés et ont discrédité le continent et le football africain. Vendredi, la CAF a renvoyé l'image d'une instance en déphasage total avec les attentes et les intérêts du football africain. La consigne vote au profit de cheikh Salman, prodiguée par Issa Hayatou, n'a pas été complètement suivie par tous les délégués africains. C'est la seconde fois en 14 ans que des Africains font dissidence au président de la CAF. En 2002, Joseph Sepp Blatter a réussi à diviser l'Afrique et battre Issa Hayatou qui jouissait pourtant du soutien massif de l'UEFA. Des fédérations africaines ont trahi Issa Hayatou. Remake 14 ans plus tard. Issa Hayatou doit tirer les enseignements de ce qui s'est passé vendredi à Zurich et rentrer définitivement sous sa tente, abandonner les clefs du football africain et goûter tranquillement aux bienfaits de la retraite lui qui s'est mis à l'abri au chapitre matériel. Le 26 février 2016, il a perdu sa dernière bataille. C'est le moment de rendre le flambeau.