L'heure de vérité a sonné pour les 5 candidats à l'élection au poste de président de la FIFA. Le vendredi 26 février 2016, les délégués des 209 associations affiliées à la FIFA éliront le nouveau président de l'instance faîtière et successeur du Suisse Joseph Sepp Blatter. A 3 jours du scrutin, ils sont 5 à briguer le poste. Il n'est pas exclu que dans les prochaines heures, des défections soient enregistrées dans les rangs des postulants. Tokyo Sexwale (Afrique du Sud) et Jérôme Champagne (France) ne devraient pas tarder à annoncer leur retrait. Accéder au fauteuil de président est mission impossible pour les deux hommes. Le prince Ali (Jordanie), lui, ne lâche ni le morceau ni les deux autres rivaux affublés du titre de candidats-favoris. Le prince jordanien tire à boulets rouges sur la FIFA, lui conseille de placer des pupitres transparents pour superviser l'opération de vote, afin d'écarter toute pression sur les votants, et ne ménage pas les Confédérations africaine et asiatique qui ont conclu un accord pour assurer 100 voix à cheikh Salman (Bahreïn). Le Franco-Suisse Gianni Infantino observe de loin ce remue-ménage et compte les voix qui lui ouvriront la voie pour trôner à la place de Blatter. Le couple Hayatou-Salman a provoqué l'ire du prince Ali qui a accusé les deux hommes, respectivement président de la CAF et de la FIFA par intérim, et de la Confédération asiatique (AFC), d'avoir enfreint le code d'éthique de la Fédération en concluant un accord qui favorise Salman au détriment des 3 autres candidats. La montée au créneau du prince Ali risque de fausser les calculs d'Issa Hayatou et de cheikh Salman. Des Etats africains vont peut-être recommander à leurs délégués de ne pas respecter la consigne de vote donnée par le président de la CAF. Si cela se produit, ce sera tout bénéfice pour le candidat de l'Europe, Gianni Infantino. Les promesses électorales des uns (augmentation du nombre de pays qualifiés à la Coupe du monde), les aides financières et dons des autres vont alimenter la gazette électorale. En fin de compte, avec ou sans Blatter, la FIFA est une organisation sans avenir si elle ne change pas radicalement son mode de fonctionnement. Les 5 candidats en lice sont ou ont été un jour des membres de la Fédération. Aucun d'eux n'a dénoncé, une seule fois, les dérives commises sous l'ère Blatter. Tous ont fait partie du système Blatter qu'ils ont cautionné. Le 26 février 2016 marquera la continuité du système Havelange-Blatter qui a conduit à l'impasse d'aujourd'hui. Le silence et la complicité sur tout ce qu'a fait Blatter durant les 28 ans qu'il a passés à la tête de la FIFA se poursuivront sous d'autres formes avec celui qui lui succédera.