La décision de destituer des professeurs en médecine âgés de 65 ans des postes de chefferie de service dans les hôpitaux et non pas de départ à la retraite semble se préparer entre les deux tutelles (ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) dans la discrétion la plus totale pour causer le moins de dégâts. Les deux tutelles ont donc préparé individuellement les textes réglementaires, en l'occurrence des arrêtés ministériels, portant justement cette mise de fin de fonction, à savoir la chefferie de service, avons-nous appris. Les deux ministères ont également élaboré conjointement un arrêté interministériel portant cette fois-ci sur le départ à la retraite des hopsitalo-universitaires à l'âge de 65 ans au cas par cas, dont certains peuvent être maintenus à leur demande jusqu'à l'âge de 67 ans. Selon nos informations, la fin de fonction ne concernera pas tous les chefs de service âgés de 65 ans. «Cela dépendra de certains critères et exigences liés directement à la gestion du service et au bilan des activités. Des évaluations seront donc faites sur la base de ces critères et des dérogations seront délivrées par le ministère de la Santé pour ceux répondant à ces exigences et souhaitant demeurer à leur poste.» Ces professeurs, dont le nombre n'est pas important, sont actuellement dans l'expectative et tentent tant bien que mal de continuer à assurer leur mission. «Nous avons encore besoin de ces professeurs, particulièrement certains. Il ne faut pas parler d'un départ à la retraite définitif dans un premier temps, car ces enseignants chercheurs continueront, bien sûr pour ceux qui le souhaitent, à assurer l'activité pédagogique, en l'occurrence l'enseignement et l'encadrement», nous confie une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui avoue avoir des difficultés à appliquer cette décision sur le terrain et c'est le cas aussi pour leur départ à la retraite. «Il est difficile aujourd'hui de décider du départ à la retraite de tous les rangs magistraux qui sont des enseignants chercheurs, car il y a encore un problème d'effectifs dans d'autres secteurs. Faire appliquer la décision uniquement aux hospitalo-universitaires risque d'être considéré comme discriminatoire puisque dans d'autres facultés et universités algériennes nous avons encore besoin de ces professeurs», a indiqué notre source. Et d'ajouter que pour le moment les choses restent telles quelles en attendant la fin de l'année universitaire. Au ministère de la Santé, on nous rappelle que sur le plan réglementaire la gestion du dossier des hopsitalo-universitaires dépend plus du secteur de l'Enseignement supérieur que de la Santé. «Les postes budgétaires sont d'ailleurs ouverts par l'Enseignement supérieur. Le ministère de la Santé n'assure que les rétributions et les gardes», nous a-t-on expliqué, mais cela n'empêche pas le ministère de la Santé d'avoir un droit de regard sur la gestion au niveau des services dans les structures hospitalières et notamment sur l'activité de soins. Notre source explique que la mise de fin de fonction des chefs de service âgé de 65 ans, comme cela a été le cas pour ceux âgés de 70 ans, n'a rien à voir avec le départ à la retraite. «Le dossier de la retraite est plutôt géré par le ministère de l'Enseignement supérieur alors que la mise de fin de fonction relève individuellement des deux tutelles. De notre côté, l'arrêté ministériel est fin prêt et même signé», nous confie-t-on et de rappeler que c'était une revendication du syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires entérinée sur la base d'un accord au niveau de ses instances. Quant à la mise en application de cette décision, notre source affirme que sur le plan pratique il est très difficile d'entamer la procédure surtout là où les conditions ne sont pas réunies.