Une étude du Bureau international du travail (BIT), réalisée en 2003 par le CREAD sur l'impact économique et social du salaire minimum, fait ressortir que sur ces quelques dernières années, « le niveau du salaire minimum est estimé à moins de 30% du salaire moyen des entreprises publiques ». Par contre, est-il souligné, " dans le secteur privé, le taux passe de 40% en 1991 à 70% du salaire minimum en 1998 pour se situer presque au niveau du salaire minimum durant les premières années 2000 (du moins pour le secteur moderne) ". Le niveau des salaires dans le secteur informel, relève encore l'étude du BIT , " est assez édifiant, soit 50% de plus que le salaire minimum et 36% supérieur au salaire médian. Le taux du salaire minimum en rapport avec le salaire moyen de l'emploi informel est de l'ordre de 65% en 2000 soit une baisse importante par rapport au taux de 78 % relevé en 1995. Autrement dit, une amélioration sensible est enregistrée dans le niveau du salaire moyen de l'emploi informel ". Par ailleurs, l'étude situe le taux de smicards, par rapport à l'ensemble des salariés, à 19,3% en 2000, contre 11% en 1995. Globalement, est-il constaté, " les smicards sont plus des hommes, des célibataires ". En conclusion, l'étude menée par le CREAD note que " l'analyse de l'impact économique du salaire minimum donne des résultats assez intéressants et se particularise en fonction de la politique économique de l'Algérie. Avant la libéralisation, le SNMG n'avait qu'une fonction symbolique. Ce n'est qu'avec l'avènement de l'économie du marché que sa fonction économique devait se rétablir- mais dans la réalité, le SNMG suit l'évolution de la politique de change. Le phénomène inflationniste observé en rapport avec le salaire indique une corrélation moins chaotique en excluant l'économie pétrolière. Le poids du salaire minimum par rapport au PIB par tête habitant a varié entre 4,5% (pour les années 1990, 1996 et 2000) et un pic de 7,5 % en 1994 (…) la valeur ajoutée brute explique de manière significative le salaire minimum et confirme le caractère exogène de la détermination du salaire minimal en Algérie. La productivité explique en partie les variations du salaire minimum pendant la période 1989-2001 ". A noter enfin l'étude réalisée par le CREAD, met en évidence la nécessité de la production d'un rapport annuel sur les salaires en Algérie. Ce rapport, est-il recommandé, " doit pouvoir intégrer tous les éléments des résultats d'enquête, de même que l'évolution du système de réajustement des salaires par les accords et les conventions collectives ".