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Le triptyque de l'interactivité sur les campus
Mails. Réseaux sociaux et e-learning
Publié dans El Watan le 09 - 03 - 2016

Des étudiants du campus Chaab Erssas de l'université Constantine 1 ont refusé de passer leurs premiers contrôles, en janvier dernier, en raison de la communication du calendrier par mail.
C'est du moins leur ligne de défense. La communication serait-elle rompue dans ce temple du savoir, à l'heure où il adopte le e-learning et la vidéoconférence ? Loin de vouloir faire un procès d'intention, ce couac nous a poussés à nous intéresser à la place des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) dans les enceintes universitaires et en milieu estudiantin.
Lundi 15 février. C'est l'effervescence au département de l'architecture de l'université Constantine 3 en raison d'un colloque international sur l'architecture islamique. Les couloirs grouillent d'étudiants. Quoi de plus opportun que ce genre de conclave pour recueillir des informations sur les méthodes de com ? Abordés, des dizaines d'étudiants se disent «connectés», tous sont dotés de cellulaires et possèdent des comptes sur les réseaux sociaux. Sur une vingtaine d'étudiants, la moitié au moins dispose de la 3G. Racha et Meroua, en première année biologie, sont quelque peu perdues. Elles ont chacune un compte facebook mais sont loin de soupçonner que l'université est aussi dotée de sites électroniques et d'un compte sur ce réseau social.
Elles ne s'y sont jamais connectées. «Nous utilisons nos propres pages facebook pour rester en contact avec nos camarades et être au courant de ce qui se passe sur le campus», précise Meroua. Pour les deux étudiantes, le moyen de communication le plus immédiat est sans conteste la Toile. Et elles ne sont pas les seules à ne jurer que par facebook. «Il est d'une grande utilité. Nous nous sommes constitués en groupes pour réviser certains cours. Facebook nous permet de nousaider les uns les autres à travers les échanges et révisions», dit Racha.
Cette interactivité que procure facebook le propulse au premier rang des réseaux sociaux au sein de l'université. Pour preuve, même le profil de l'université emboîte le pas à ceux des étudiants. Les modérateurs diffusent des cours sur cet autre portail de l'université aux fins de servir de levier instructif. Beaucoup de nouveautés y sont publiées dont, à titre d'exemple, le nouveau tableau de Mendeleïev, le tableau périodique qui vient de s'enrichir de quatre éléments. Une information de taille pour les étudiants en physique et en chimie.
«Les réseaux sociaux, en particulier facebook, commencent à devenir un moyen de communication efficace avec les étudiants. D'abord, c'est un espace de partage des informations multimédia qui peut être configuré en accès public. Pour les jeunes, il est très attractif puisqu'il permet de constituer sa propre base d'informations, de diffuser et partager les données sous différentes formes (textes, images, sons, vidéos). Il permet aussi de dialoguer on-line. Sous cet angle, il est un moyen très pratique de communication de toutes les ressources entre l'enseignant et les étudiants», affirme le professeur Abdelwahab Zaatri du département du génie mécanique.
De visu, les jalons de la communication sont bien implantés à l'université Mentouri. Cette dernière a enregistré 35 560 étudiants dont 8157 nouvellement inscrits pour l'année 2015-2016. C'est l'une des universités les plus en avance en matière de technologie. Elle dispose d'un service de e-learning et une e-bibliothèque, entre autres, répartis sur trois principaux campus de l'université de Constantine.
Chacune des trois enceintes dispose d'un site internet regorgeant d'informations destinées aux enseignants et aux étudiants des différents cycles et spécialités. Ces sites sont relayés par les réseaux sociaux. La communication est aussi vue à travers un prisme, celui des deux communautés, étudiante et enseignante. Chacun des deux camps s'accommode avec les outils de l'autre. La finalité n'est-elle pas de maintenir le fil des échanges entre les uns et les autres ?
Pour Jamal Mimouni, de l'institut de physique, la communication avec ses étudiants est canalisée principalement par mail. «Ayant un petit groupe de l'ordre d'une vingtaine d'étudiants de niveau mastère, avec lesquels je communique par mails et téléphone. Lorsque j'enseignais en tronc commun, c'était à travers un site spécifique au module que j'avais mis en place.
Je n'utilise pas les réseaux sociaux avec mes étudiants, mais je remarque qu'eux, par contre, les utilisent intensément notamment facebook, pour faire passer les messages entre eux.» Ainsi, de l'avis même des enseignants, facebook a détrôné les autres moyens de communication sur les campus. Sonia, en mastère II informatique, confirme cet état de fait : «Nous n'accordons pas grand intérêt au site de l'université parce qu'il n'est pas si riche et pas très informatif. Nous privilégions son compte facebook, qui est plus pratique.Nous le consultons quotidiennement, surtout les groupes créés dans chaque spécialité.»
Révisisons sur la toile
Notre interlocutrice met le doigt sur un fait inédit : la constitution de groupes pour rester «in». Mais pas seulement, pour acquérir du savoir à travers les révisions collectives. «Pour réviser nos cours ou combler nos lacunes dans la perspective d'un contrôle, le délégué de la promotion a créé un groupe et chaque membre partage des informations, les sujets des contrôles précédents. C'est un forum en quelque sorte, où toutes les questions liés à nos cours sont posées et tout le groupe y participe.
On révise aussi sur Skype via la vidéoconférence», dit Sonia, qui rappelle que le contact n'est jamais rompu avec les enseignants par le biais du courriel ou de facebook. L'enthousiasme des étudiants n'est pas forcement partagé par certains membres de la communauté universitaire. Le Pr Mimouni regrette qu'il n'existe pas, dans l'université algérienne, certaines traditions, telles celles des universités anglo-saxonnes, dont le «office hour consultation» : quand les étudiants ont besoin de davantage d'informations ou d'explications, l'enseignant utilise les moyens ou la technologie qu'il estime à même de faire passer le message. «Cela dépend des modules.
Ceux à gros effectifs où il n'y a ni salle pour se réunir avec les étudiants ni temps, ce sont des séances collectives de revue vers la fin du semestre. Normalement cette tâche pour les modules avec TD (la plupart) est par essence dévolue aux chargés de TD. Pour les petits effectifs, il n'y a rien de programmé, c'est à la demande. Il n'y a malheureusement pas d'équivalent de l'office hour consultation du système anglo-saxon. Le système de tutorat, qui est un point fort du LMD, a lamentablement échoué sur toute la ligne» nous a-t-il confié.
e-learning
A la rentrée 2015-2016, l'université Mentouri a franchi un pas majeur dans la modernisation de ses cursus. Selon le vice-rectorat, «suite à la massification de l'enseignement supérieur, l'enseignement à distance se pose comme solution complémentaire à celui en présentiel pour permettre plus de flexibilité aux étudiants». Et de préciser que «c'est dans le cadre de partenariats euroméditerranéens que l'université Frères Mentouri s'est dotée d'un laboratoire de travaux pratiques à distance (e-lab) permettant aux étudiants d'effectuer des travaux pratiques librement, à partir du terminal de leur choix».
Six mois après la rentrée, le site regorge de cours dans les spécialités dispensées par l'ensemble des facultés. Actuellement, les étudiants en tronc commun LMD physique peuvent consulter des TP ; ceux de 3e année LMD aéronautique planchent sur, entre autres, la théorie générale des milieux continus… «Il suffit aux étudiants intéressés de se programmer sur la plateforme installée dans ce sens», dixit le communiqué publié en la circonstance.
Cela parait très aisé puisqu'il ne faut pas perdre de vue que nous sommes dans le monde du «clic» apprécié et si accessible par cette jeune élite. Faut-il encore que ce dispositif trouve un écho auprès des concernés. Rien n'est sûr. «Nous avons une salle d'internet avec des ordinateurs. Il y a aussi à la bibliothèque un réseau wifi disponible et accessible pour les étudiants. Nous n'avons pas recours au e-learning», tranche notre future diplômée de l'institut d'informatique, qui évoque des raisons de praticité.
Bref, les étudiants ne sont pas très réceptifs en dépit de la flexibilité qu'offre cette option d'enseignement — qui, rappelons-le n'est pas virtuel — en matière de choix de l'heure et du lieu du TP. Depuis la mise en service du e-learning, très peu de TP ont été diffusés à distance par le département d'électronique et des sciences de l'ingénieur. «Rien contre le e-learning, ce n'est juste pas congruent avec le type de modules que j'enseigne, et les étudiants ne devraient pas être très réceptifs non plus.
Quant à la vidéoconférence, cela ne serait adapté qu'à des interventions interuniversitaires, mais cela demande des moyens lourds, coûteux et surtout une administration attentionnée et bien intentionnée alors que l'on fait face à un mur d'indifférence dans le meilleur des cas, ce qui se traduit par un parcours du combattant au niveau des démarches. Lorsque nous tenons des événements exceptionnels de vulgarisation scientifique dans l'enceinte de l'université avec intervention d'invités extérieurs, nous recourrons à Skype... avec notre clé 3G !» nous confie le Pr Mimouni.
Force est de reconnaître que la machine à communiquer au sein de l'université est bien huilée en apparence. Toutefois, il subsiste toujours ce grain de sable qui menace de l'enrayer car certains rouages de la communication ne semblent pas saisis par l'ensemble de la communauté estudiantine, dont le e-learning. «Dans notre université, il arrive d'avoir recours au e-learning pour diffuser des conférences.
Le e-learning en est encore à ses débuts car l'organisation des cours a été planifiée classiquement pour s'effectuer en salles, non encore équipées de l'infrastructure adéquate. A ma connaissance, son utilisation est encore limitée, mais sera certainement appelée à se généraliser» conclut le Pr Zaatri. A l'université Mentouri, les NTIC sont largement utilisées, mais gagneraient davantage à être optimisées.


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