La tenue du prochain Salon de l'automobile d'Alger est incertaine. Les différents intervenants dans le secteur n'arrivent toujours pas à trancher la décision à prendre au sujet de cet événement. Prévue pour hier, une réunion allant dans ce sens entre l'association des concessionnaires automobiles (AC2A) et la Société algérienne des foires et des exportations (Safex) a été tout simplement annulée. C'est qu'apparemment, aucun consensus n'a été dégagé entre les différentes parties. Si on ignore la raison pour laquelle cette rencontre a été annulée, il n'en demeure pas moins que le flou qui caractérise actuellement le marché de l'automobile et le manque de visibilité chez les représentants des marques en Algérie fait planer un doute sérieux quant à la tenue du prochain Salon de l'automobile d'Alger, programmé dans son agenda annuel par la Safex entre le 17 et le 26 mars 2016. Réunis mercredi dernier avec les représentants de la Safex, des concessionnaires affiliés à l'AC2A s'étaient montrés divisés quant au maintien ou au report de ce grand événement de l'automobile en Algérie. Nombreux étaient, ce jour-là, ceux qui avaient émis le souhait de reporter ce rendez-vous du fait de l'impossibilité d'avoir des modèles à la date fixée lorsqu'on sait le long chemin du processus d'importation des véhicules : homologation (trois mois au minimum et autant pour l'importation des premiers lots). Pis, la non-attribution des quotas dans le cadre des licences d'importation pour chaque marque empêche les concessionnaires d'avoir plus de visibilité quant à la stratégie à adopter pour leur avenir. «C'est un peu compliqué de faire des perspectives vu la conjoncture actuelle», a regretté, dimanche dernier lors d'une conférence de presse, le patron de Peugeot, Yves Peyrot Des Garchons. Pour ce dernier, «la tenue en mars du Salon de l'automobile pose question». «Pour mars, cela risque d'être compliqué car on n'a pas le temps pour faire venir les véhicules, ce qui va créer une frustration», soutient-il. C'est le même sentiment qu'a laissé apparaître, la semaine dernière, le directeur général de Renault Algérie, Guillaume Josselin, qui a estimé lui aussi que l'année 2016 sera encore plus dure que la précédente. Si ces deux marques ont de quoi tenir encore deux à trois mois, ce n'est pas le cas pour d'autres, dont les stocks sont épuisés. La majorité des concessionnaires craignent «un creux» dans leurs activités à partir du mois d'avril si les importations ne sont pas libérées. «Si on dépasse le mois de février pour livrer les licences, ça va être compliqué», estime un concessionnaire. Et, pendant ce temps, d'autres représentants de marques risquent même une année blanche ou tout simplement la fin de leurs activités en Algérie.