L'artiste-peintre Yacine Semri est né à Bab El Oued à Alger en 1968. Après ses études primaires, moyennes et secondaire, il a choisi le secteur de la jeunesse et des sports, en rejoignant l'Institut d'enseignement supérieur des cadres de Ouargla, où, de 1993 à 1995, il a suivi une formation qui le prédestinait à devenir animateur des arts plastiques dans une maison de jeunes. Comment s'est-il découvert le don de peindre ? «C'est à partir des modelages réalisés par mon frère cadet que je me suis intéressé à la chose», nous a-t-il répondu. Dès les années soixante-dix, il a commencé comme tout novice à reproduire les dessins qu'il découvrait dans les illustrés d'alors, comme les Pif, Rahan, Blek, etc. En ce temps-là, il ne croyait pas encore en ses possibilités artistiques. Il a fallu qu'il rencontre le peintre A. Boumegoura et son groupe pour se réaliser et se construire une vraie carrière dans les arts plastiques. Encouragé par les artistes-peintres comme Bouzit, Saïghi, Zerara et feu Fatah Sahdi, Yacine se perfectionne dans le dessin et opte tout de suite pour le pointillisme. Il reproduit des tableaux appartenant aux classiques de la peinture, comme Léonard de Vinci, avec notamment La Joconde. Cette forme d'art qu'on appelle aussi le divisionnisme (néo-impressionnisme) requiert une bonne vision, or Yacine, après quelques années, sent que sa vue commence à devenir faible, l'obligeant à subir une opération de la rétine. Poursuivant ses recherches, Yacine Semri découvre la calligraphie artistique grâce aux peintres N'ja Al Mahdaoui de Tunisie et Rachid Koreichi. Depuis, la calligraphie est devenue son style et sa passion picturale. Il se dit qu'avec ce nouvel art, il a perfectionné son talent et affermi son style personnel. Ses tableaux, il les réalise sur plusieurs supports, comme le papier, le contreplaqué ou la toile. En plus de la peinture acrylique, il utilise le sable, ce qui confère à ses tableaux une touche de classicisme. Ses calligraphies comportent des tons bruns, comme ceux qu'on retrouve sur les tablettes des écoles coraniques. Yacine participe aux Salons artistiques depuis 2000 à ce jour. Il nous confie qu'il n'en rate aucun. Il se souvient particulièrement de celui de Sfax, où ses réalisations ont laissé une belle et bonne impression. Son autre participation est celle au concours organisé par Dubai à Burdah où il a été primé. A la maison de jeunes Les résistants de Aïn Beïda où nous l'avons rencontré, il était en train de réaliser une nouvelle toile qu'il compte exposer dans les prochains salons. En parallèle, il initie les jeunes à l'art de peindre, ce qui les soustrait au farniente et imprime en eux des vertus hautement humaines.