De nombreuses régions de l'ouest et du nord de la wilaya de Mila connaissent une recrudescence sans précédent de la maladie du goître. Il s'agit des communes de Ferdjioua, de Chigara, de Hamala et de Grarem Gouga. Ces localités, classées désormais goitrigènes par la communauté médicale, comptent des centaines de cas. On a comptabilisé 120 cas dans la seule région de Ferdjioua, à l'ouest de la wilaya. Selon Saïd Khaled, président de l'UMA, qui a dévoilé ces chiffres, le phénomène nécessite l'envoi, dans cette région, d'une mission médicale spécialisée pour tirer au clair les facteurs pathogènes résidant derrière cette recrudescence de la maladie. «Les spécialistes de l'Union médicale algérienne (UMA) sont prêts à organiser une caravane médicale de proximité à Ferdjioua». Le docteurSaïd Khaled a affirmé que son équipe pourra réaliser jusqu'à 40 interventions chirurgicales par caravane. Par ailleurs, des médecins libéraux exerçant dans la commune de Grarem Gouga affirment que le phénomène est également observé dans les localités de Hamala, Chigara et Grarem, situées toutes les trois sur les massifs montagneux du nord de la wilaya. Sans donner de chiffres, la pathologie n'étant pas de déclaration obligatoire, les praticiens privés qualifient la situation d'inquiétante. Constat corroboré d'ailleurs par de nombreux avis de riverains recueillis dans l'agglomération de Sibaret, où beaucoup de femmes sont atteintes de cette maladie. Aussi, nos interlocuteurs demandent la réalisation d'une étude sédimentologique sur les sources d'eau de cette région. Car, si pour la région de Ferdjioua, le facteur héréditaire est le plus suspecté par le président de l'UMA, nos interlocuteurs pensent, quant à eux, que le faible apport en iode du régime alimentaire serait la cause principale de la multiplication des cas de goître dans les montagnes. «Le traitement des eaux des sources à l'iode, la consommation de sel iodé et de poisson sont des gestes qu'il faut vulgariser dans la région», nous dit-on. Signalons, pour l'anecdote, que les femmes dans ces régions croient dur comme fer que leur mal est causé plutôt par les fardeaux (jarres d'eau, fagots de bois, baluchons…) qu'elles portent sur la tête pendant les travaux domestiques ou de champs qu'elles effectuent.