Fin de cavale pour Salah Abdeslam, ennemi public français n°1, vendredi dans le quartier Molenbeek à Bruxelles. Après quatre mois de fuite, l'un des cerveaux présumés des attaques qui ont ensanglanté Paris les 13 et 16 novembre dernier va être extradé vers la France, où il sera jugé pour des actes de terrorisme. Quelques jours avant les attentats qui ont fait plus de 130 morts en novembre dernier dans la capitale française, Salah Abdeslam était présent dans la région parisienne en vue d'assurer la logistique devant servir à perpétrer les attentats. Il a loué des voitures et plusieurs appartements à l'intérieur desquels tout a été préparé. L'arrestation de Salah Abdeslam, recherché par toutes les polices d'Europe, va permettre d'avoir plus d'informations sur les conditions qui ont prévalu aux attaques perpétrées près du Stade de France et du Bataclan qui ont fait 135 morts. Un jour noir pour le quartier Molenbeek à Bruxelles La presse belge, tout en saluant le courage de la police bruxelloise qui a débusqué Salah Abdeslam grâce à des complicités, a néanmoins qualifié le vendredi dernier de jour «noir». «Pour Molenbeek, c'est un jour très noir», a écrit le journal Le Soir. Il a ajouté : «Pire que les précédents, car ce retour au bercail témoigne du fait que Salah Abdeslam, même aux abois, même avec du sang sur les mains, s'y sentait protégé.» Samedi, François Hollande a remercié la police belge d'avoir mis fin à la cavale d'un des plus dangereux terroristes. Il s'est dit s'attendre à ce que la Belgique extrade «le plus rapidement possible» Salah Abdeslam vers la France. Une demande que le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, a trouvée tout à «fait normale puisque c'est la justice française qui doit traiter ce cas». Mais, selon les règles européennes de droit de l'homme, Salah Abdeslam doit d'abord se faire notifier qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen avant de procéder à toute procédure de son transfèrement vers la France. En attendant son extradition d'ici 60 à 90 jours comme le prévoit la loi, Salah Abdeslam a déjà commencé à parler. Il a, par exemple, dit aux enquêteurs belges qu'il voulait se faire exploser au Stade de France le 13 novembre, avant de faire machine arrière.