La police française a effectué plus de 200 perquisitions administratives dans une vingtaine de départements en quatre jours. Parmi ces perquisitions, trois au moins seraient en relation directe avec les attentats de vendredi soir. La traque des terroristes encore en fuite, impliqués dans les attentats de Paris, continue en France où l'on assiste à une réaction gouvernementale orientée vers le tout-sécuritaire. Le président François Hollande a même décidé de prolonger l'état d'urgence à trois mois et de réviser la Constitution afin de renforcer la législation antiterroriste. Pendant ce temps, la police française a effectué plus de 200 perquisitions administratives dans une vingtaine de départements en quatre jours. Parmi ces perquisitions, trois au moins seraient en relation directe avec les attentats de vendredi soir. Selon le ministère français de l'Intérieur, plusieurs personnes ont été arrêtées et des armes saisies au cours de ces opérations. Les enquêteurs français ont notamment retrouvé deux planques supposées des terroristes dans la banlieue parisienne, utilisées comme points de départ vers les lieux ciblés par les attentats-suicide. Au moins une des équipes terroristes a séjourné dans un motel d'Alfortville où deux chambres auraient été réservées sur internet, entre le 11 et le 17 novembre 2015, par le huitième homme encore en cavale, Salah Abdeslam. Quant à son frère, Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser boulevard Voltaire, il aurait loué, aussi via internet, un appartement à Bobigny pour la période du 10 au 17 novembre. Lors des perquisitions dans ce qui paraît donc être le QG des terroristes, les policiers ont retrouvé des portables et du matériel médical de perfusion. Comme le montrent des images exclusives du journal Le Point, des seringues ont été bel et bien retrouvées dans les deux chambres d'hôtel d'Alfortville. L'enquête judiciaire tranchera certainement sur l'usage exact qui a été fait de ce matériel ; s'il a été utilisé par les kamikazes pour s'injecter des drogues ou dans la fabrication des ceintures explosives. Après le Belge Abdelhamid Abaaoud, un deuxième terroriste est cité depuis hier après-midi comme étant l'un des commanditaires présumés des attentats. Il s'agit du Français Fabien Clain. La voix de ce dernier aurait été identifiée par les enquêteurs qui ont analysé une vidéo de revendication postée par Daech sur les réseaux sociaux. Sur le volet belge de l'enquête, les deux suspects arrêtés à Molenbeek sont officiellement mis en examen et incarcérés pour «actes terroristes». Ils sont accusés d'avoir apporté un soutien logistique à Salah Abdeslam en le récupérant en voiture à Paris juste après les attentats pour le déposer à Bruxelles. Selon la police française, il y aurait, d'ailleurs, un deuxième homme en fuite avec Salah Abdeslam ou en contact avec lui.