Cinquante-deux pour cent (52%) des victimes d'accidents domestiques sont des enfants âgés de 0 à 4 ans, indique le docteur Oulmane Djamel Eddine, président de l'association Primage, pour la promotion de l'image, pour l'éducation et la prévention, citant les conclusions d'une enquête du ministère de la Santé. 35% des accidents surviennent, d'après lui, en cuisine, un fait qui accroît durant le Ramadhan. Puisque l'espace cuisine connaît une forte concentration d'activité durant les heures précédents l'adhan, ce qui multiplie le risque d'accident. Il est donc nécessaire, conseille-t-il aux femmes, de ne pas laisser les enfants transformer la cuisine en aire de jeu. Une seconde d'inattention et les conséquences sont dramatiques. L'ingestion de produits caustiques est de ce type d'accidents, fréquent et grave, comme le faisaient remarquer les auteurs de l'enquête, en particulier chez l'enfant de moins de 5 ans. Les caustiques les plus incriminés sont surtout le décapant de four (considéré très dangereux), l'eau de Javel, l'esprit de sel, l'acide pour batterie, etc. Des produits trop loin de répondre aux normes de sécurité dans leurs emballages et aux systèmes inadéquats d'ouverture. En plus, note-t-on, les parents transvasent souvent ces produits dans d'autres récipients, à usages fréquents comme les bouteilles d'eau, accentuant ainsi la confusion. L'ingestion de ces produits est à l'origine de graves brûlures. Elle représente avec les autres types de brûlures thermiques (allumettes, four, tabouna) 46,2% des accidents de cuisine. Les brûlures surviennent dans la cuisine dans 73,5% des cas et 15% dans la chambre. Les chutes sont parmi les accidents les plus fréquents. Elles surviennent dans 30,7% dans la chambre et dans 21,7% des cas dans l'escalier, lit-on dans l'étude. D'après les conclusions de cette dernière, le type d'accident est dominé par les chutes avec 40,1% des cas, et les brûlures avec 37% et 9,2% pour l'ingestion de produits caustiques. La nature de lésions observées des suites de ces accidents sont des brûlures dans 46,4% des cas, des contusions dans 19,9% et les fractures dans 14,5% des cas. Les membres sont les plus touchés dans 56,7%, suivis de la tête et du cou dans 19,2%. Dans 49,3% des cas, il a été préconisé un traitement médical, orthopédique dans 24,2% alors que 14,2% des cas ont nécessité une hospitalisation. Des accidents qui prennent « de plus en plus de l'ampleur », selon le directeur de la prévention au ministère de la Santé. « C'est pour ça, dit-il, que nous avons lancé une campagne de sensibilisation des ménages, à travers notamment les médias lourds, la télé et la radio nationales ». Des spots sont en effet et périodiquement diffusés sur ces canaux, invitant les parents à éviter certains comportements dangereux… Le rôle de la cellule familiale est prépondérant d'après le docteur Djamel Eddine Oulmane. L'engagement des parents et leur prise de conscience sont autant nécessaires pour espérer éviter des drames familiaux. Des drames qui partent souvent d'une simple négligence, d'un oubli, de l'ignorance et qui dans plusieurs des cas aboutissent à la mort, à un handicap ou à un traumatisme.