L'Algérien mange de plus en plus mal, et cela se répercute sur sa santé. On ne parle pas de la quantité mais de la qualité de son alimentation. Cet état se traduit par le fait que les maladies dites « des pays développés » occupent de plus en plus le paysage sanitaire dans notre pays. En effet, l'hypertension artérielle, les cardiopathies, le diabète, l'hypercholestérolémie, l'obésité et les cancers sont des affections qui touchent pratiquement toutes les familles algériennes… « Qui d'entre-nous n'a pas au moins un parent souffrant d'une de ces pathologies ? Et dans le futur, cette situation va aller en augmentant et en se compliquant si nous ne prenons pas les mesures nécessaires. Le régime alimentaire est un des principaux facteurs de cette situation », signale le Docteur Oulmane Djamel Eddine, président de l'association éducation et prévention Primage. Selon lui, la relation très étroite entre certains régimes (excès de graisse, excès de sel, excès de sucre, fritures…), qui constituent la ration alimentaire journalière de nombreux Algériens, et ces pathologies, est établie. « Et les jeunes générations abonnées aux classiques sandwichs frites, omelette, viande hachée, fromage, harissa, mayonnaise… accompagnés d'un verre de soda pour chaque repas de midi sont les futures victimes de ces maladies », indique-t-il. Pour lui, ce glissement épidémiologique, caractérisé par une importante augmentation des maladies non transmissibles, nous oblige donc à réadapter toute la stratégie de prévention de notre politique de santé et d'anticiper les situations qui existent déjà dans les pays développés. « Par chance pour nous, en observant et en analysant ce qui se passe dans ce domaine dans les pays industrialisés, nous savons ce qui nous attend : obésité, cholestérol, hypertension, cardiopathies, insuffisance rénale… Ces pathologies vont encore se développer et provoquer une forte pression sur le système de santé. » Il faut donc, pour le Docteur Oulmane, se projeter dans l'avenir en définissant, en urgence, des objectifs de communication pour la prévention des maladies non transmissibles, objectifs à intégrer dans un vaste mouvement d'éducation sanitaire de masse de la part des pouvoirs publiques. La promotion d'une alimentation saine et protectrice de la santé semble donc être à l'heure du jour. Elle peut se résumer aux réponses à deux questions : Manger quoi ? Manger comment ? L'association Primage propose quelques conseils pouvant servir à sensibiliser les citoyens : éviter une alimentation standard et répétée, diversifier les sources de protéines (viande rouge, volaille, œufs, poisson, légumes secs), intégrer cinq produits végétaux dans la ration alimentaire journalière, penser aux oligoéléments et vitamines (huile d'olive, orange, datte, persil, ail…), trop de fritures nuit à la santé (penser aussi à étuver, griller ou bouillir les aliments) et enfin, faire attention au sel et au sucre.