C'est vrai qu'«une hirondelle ne fait pas le printemps». Ce proverbe qui sied parfaitement à la situation, qui prévaut actuellement à Souk Ahras, n'est pas une vérité statique. Mais force est de constater que le printemps de cette wilaya prend des couleurs fades. Là, le statique devient vérité. La gestion défaillante dans la majorité des communes, voire les transactions douteuses qui y sont conclues, font souvent l'objet de dénonciation par pétitions ou plaintes interposées, pour finir en bons de commande à qui de droit. Séparer le bon grain de l'ivraie dans ce magmatique jeu de diversion, où l'on ne sait distinguer entre le loup et celui qui crie gare au loup, devient une tâche ardue, surtout que tout finit par être rentabilisé, plaignants, témoins à charge et à décharge compris. Si la commune de Mechroha a évincé son maire par voie de justice, il n'en est pas de même pour les autres assemblées communales. Des élus qui traînent les affaires les plus préjudiciables pour l'exercice de leurs fonctions, persistent et signent sans qu'aucune partie s'en offusque. Un ex-membre de la commission des marchés de la commune du chef-lieu nous fait savoir : «J'ai dû quitter la commission à cause d'acrobaties dans le traitement des dossiers et d'erreurs préméditées.» Ce constat est aussi valable pour les autres communes, dont celles de Merahna, Aïn Zana, Ouled Moumen, M'daourouch… entre autres. Dans ce même contexte, l'épineux problème du logement traité de manière hâtive au niveau des différentes circonscriptions, et ce, avant la date limite des attributions fixée par le wali pour les prochaines semaines, laissent entrevoir un avant-goût de déception chez les postulants locaux de chaque commune. «La commission d'attribution ne va pas déroger à la règle générale et les membres ont plus d'un tour dans leur besace pour dérouter le plus pointilleux des observateurs», a déclaré à El Watan, Youcef B., un habitant de la commune de Sedrata. La démolition des constructions illicites reste, malgré la bonne volonté du premier responsable de l'exécutif, en butte aux réticences des élus et aussi celles des services de sécurité concernés de chaque municipalité. Une démonstration a été donnée à H'nencha lors d'une récente visite d'inspection et de travail. «Les autres poches qui ceinturent la ville de Souk Ahras nécessiteraient un véritable coup de force parce que nous y avons décelé des personnes bien introduites et d'autres qui jouissent de protecteurs au sein de plusieurs institutions», nous confie un élu sous le sceau de l'anonymat. Les marchés et les parkings informels, l'absence d'éclairage public, premier vecteur des agressions nocturnes, la création d'associations fictives subsistant grâce au budget des communes, le détournement des fonds des œuvres sociales, la corruption…et toutes ces tares inqualifiables qui collent immanquablement aux APC de Souk Ahras sont chargés d'euphémismes lors de la rédaction des bulletins de bonne santé.