Un cumul de quatre longues années d'improvisation et de provisoire a laissé des traces indélébiles dans la gestion des affaires courantes de la wilaya et c'est les APC des 26 communes qui en sont affectées pour avoir pris le pli de vivre aisément leur hibernation. Les communes de Sedrata et du chef-lieu, à titre illustratif, trouvent du mal à s'adapter aux nouvelles situations imposées par une nouvelle manière d'agir dans les domaines de la lutte contre la prolifération des bidonvilles et les marchés informels. Dans ces deux communes, des projets d'utilité publique demeurent en suspens à cause des constructions illicites de la cité Athmani (Sedrata) et autour de la quasi-totalité des quartiers de la périphérie de Souk-Ahras. Des cadres de la direction des domaines nous confient: «Dans ces deux daïras, ce n'est plus le profil de cet ancien rural venu s'installer aux alentours de la ville pour s'assurer d'une proximité professionnelle et une autre pédagogique pour ses enfants. La situation est tout autre: les baraques sont provoquées à bon escient par des élus et des employés de seconde zone car ils en sont bénéficiaires en lots épars et/ou pécuniairement parce que détenteurs aussi d'un pouvoir certain». S'agissant des marchés informels, une commission a été récemment installée dans le but de sensibiliser, dans une première étape, les commerçants locaux qui squattent quotidiennement les trottoirs et chaussées. Plus de 153 interventions ont été enregistrées la dernière semaine du mois d'août, a-t-on appris auprès de la cellule de communication de la wilaya. Laquelle cellule a indiqué, dans un communiqué rendu public récemment, que 79 commerçants et opérateurs ont répondu favorablement à cette initiative. L'opération qui n'entre guère dans une campagne conjoncturelle sera généralisée graduellement à toutes les autres activités informelles. Il y va de l'aspect urbain de la ville et de son embellissement, selon le même communiqué. A H'nencha, Ouled Moumen, Aïn Zana, Ouillen, Merahna….un canevas de griefs est resté statique des années durant. On y réclame le désenclavement, que l'ex-wali déclarait achevé à 100%, des écoles inachevées, le transport scolaire, un contrôle rigoureux de l'argent des cantines, l'eau qui coule à torrents vers le néant mais qui ne profite guère aux populations rurales, entre autres. A Oued-El-Kabarit, le décor est chaotique. Des faunes de jeunes oisifs qui arpentent l'unique artère à longueur de journée, un train qui ne siffle plus et un complexe de transformation du phosphate perdu dans les dédales de la bureaucratie. A M'daourouch et Mechroha, une situation de ni guerre, ni paix exacerbe les citoyens et met le doute sur un jeu d'équilibre «rémunéré» par des recommandations aux marchés publics, entretenu à outrance par des sphères occultes. Toutes ces communes commencent timidement à transmettre les préoccupations de la population et à s'impliquer davantage dans une nouvelle dynamique. «Pourvu que ça dure !», serinent les habitants desdites communes.