Les contractuels ne lâchent pas du lest. Le Comité des enseignants contractuels et vacataires compte organiser, aujourd'hui, une «marche nationale sur Alger», dont le point de départ sera la ville de Béjaïa. Seul mot d'ordre de la «marche de la dignité» : exiger l'intégration sans concours et sans condition de tous les enseignants contractuels et vacataires dans le secteur de l'education nationale. «La marche sera pacifique. Elle partira de Béjaïa et tiendra le temps qu'il faut, deux, trois jours ou même plus. Les contractuels sont déterminés. La centaine de personnes tabassées à Alger vont nous rejoindre. En plus de la marche, nous allons organiser une grève de la faim», informe Hamici, chargé de la communication du Comité des contractuels. Dans une déclaration rendue publique en fin de semaine, le Comité, qui a engagé plusieurs actions depuis quelques jours, a dénoncé le «comportement indigne» des éléments des services d'ordre qui les ont empêchés de tenir un sit-in devant la présidence de la République, à El Mouradia. «Des enseignants ont subi le martyre lors de leur arrestation par la police, d'autres se sont vus conduire par la force vers la gare routière du Caroubier, obligés de rentrer chez eux. D'autres encore ont été embarqués vers différents commissariats d'Alger», précise-t-on. Les pouvoirs publics sont interpelés sur la recrudescence de la répression, des poursuites judiciaires et de l'atteinte à la liberté d'expression. «Cette marche nationale est un rappel aux services de répression que la Constitution algérienne garantit au citoyen algérien, et donc aux enseignants contractuels, la liberté d'expression et interdit de porter atteinte à leur dignité», rappellent les rédacteurs. Le Comité dénonce également la volonté du pouvoir de «maintenir la politique de précarisation» de l'emploi de ces enseignants, qui seraient au nombre de 20 000. «Cet état de fait est le résultat d'une politique d'emploi défaillante, incapable d'affronter le taux de chômage extravagant dont souffrent beaucoup de jeunes Algériens». Selon les contractuels, la marche nationale prévue ne sera qu'une première étape dans le processus de la protestation, puisqu'elle sera suivie d'une grève de la faim ainsi que d'une série d'actions, jusqu'à satisfaction de la revendication de l'intégration sans condition dans le secteur de l'éducation nationale.