La wilaya de B�ja�a est secou�e ces derniers jours, par une s�rie de gr�ves sans pr�c�dent. Tous les secteurs, ou presque, sont touch�s par la grogne sociale. Les �tudiants, les param�dicaux, les greffiers et les agents communaux affili�s au Snapap, ne d�col�rent pas face au mutisme de leurs hi�rarchies et continuent de paralyser toute une ville et m�me toute une r�gion, o� la situation est au bord de l�explosion. En effet, c�est un climat d�une extr�me tension qui r�gne � B�ja�a depuis plusieurs jours, o� le volet social est menac� par certaines restrictions gouvernementales. Les revendications des gr�vistes portent essentiellement sur les conditions de travail, l�insuffisance des infrastructures, la d�gradation du pouvoir d�achat et le manque de communication avec les administrations concern�es. Les deux campus universitaires que compte la wilaya sont quasiment bloqu�s par l�effervescence estudiantine depuis le nouveau d�cret concernant le syst�me LMD, �manant du minist�re de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique. Nous avons appris de sources proches du comit� estudiantin que les examens seront report�s � une date ult�rieure et que le mouvement se durcira davantage si leurs revendications ne seront pas satisfaites. M�me son de cloche aussi du c�t� des agents communaux du Snapap, qui ont entam�, depuis hier, un mouvement de contestation et de gr�ve de trois jours. Le Bureau du conseil national du secteur des communes affili� � cette structure syndicale d�plore, dans un communiqu� parvenu � notre r�daction, �la situation socioprofessionnelle alarmante des travailleurs communaux qui continuent de subir m�pris et marginalisation apr�s plusieurs promesses non tenues de la part de la tutelle� et d�nonce avec force �les atteintes aux libert�s syndicales et au droit de gr�ve�. Le Snapap s�est dit �reint� du licenciement du syndicaliste de la commune de Chlef Hadji M�hamed, du retard flagrant qui d�passe 3 ans pour la promulgation du statut particulier et du r�gime indemnitaire des communaux contrairement aux autres secteurs de la Fonction publique, et de la situation pr�caire des vacataires et contractuels. Les syndicalistes ont aussi soulev�, dans leur communiqu�, �l�exploitation� des travailleurs par le recours au recrutement dans le cadre du filet social et de l�emploi de jeunes, sans oublier la d�gradation du pouvoir d�achat des travailleurs qui n�arrivent, selon eux, plus � faire face au co�t de la vie. Ils d�noncent, par ailleurs, le non-respect des lois de la R�publique relatives � l�exercice du droit syndical et du droit des travailleurs de se constituer en syndicats dans plusieurs �tablissements publics et institutions de l�Etat, ainsi que leur exclusion dans l��laboration du statut particulier et de toutes les lois relatives au monde du travail par le nouveau code communal. Les travailleurs de toutes les communes de B�ja�a, � l�exception de celle d�Akbou, ont d�cid� d�organiser une marche de protestation demain mercredi dans les rues du chef-lieu, afin d�exiger des pouvoirs publics la promulgation du statut particulier et du r�gime indemnitaire des communaux. Mettre fin � la pr�carit� de l�emploi par l�int�gration de tous les vacataires et contractuels, le respect des libert�s syndicales et du droit � la gr�ve, la r�int�gration du syndicaliste de Chlef, l�abrogation de l�article 87 bis de la loi 90/11 qui emp�che l�augmentation du Snmg, le maintien du r�gime de la retraire sans condition et la participation de tous les syndicats dans l��laboration du nouveau code du travail, telles sont leurs principales revendications. A la cour de B�ja�a, rien ne va plus. Tout le personnel est en gr�ve, notamment les greffiers, � l�instar des autres juridictions nationales. Les derni�res d�cisions prises par le garde des Sceaux � l�encontre du personnel gr�viste a vivement �indign� le collectif de la cour de B�ja�a, qui s�est r�uni dimanche dernier dans une salle d�audience pleine � craquer, o� plusieurs responsables du collectif se sont succ�d� � la barre pour d�noncer leur cadre de travail et leur statut. Nous avons appris, par ailleurs, que le nouveau wali de B�ja�a, Touhami Ahmed Hamou, qui avait, pour rappel, d�nonc� devant des centaines de citoyens, les agissements �irresponsables� de certains �lus de l�APC de B�ja�a, lors d�un conseil de wilaya, aurait diligent� une commission d�enqu�te dans les affaires de la municipalit�. Consid�r�e comme l�une des plus riches communes d�Alg�rie, avec plusieurs milliards de dinars dans les caisses de la recette municipale, la ville de B�ja�a demeure l�une des rares villes du pays � �tre handicap�e de r�seaux routiers urbains et asphyxi�e par une gestion locale alarmante. Il ne se passe pas un jour sans qu�un rassemblement de contestation soit organis� devant le si�ge de la mairie.