Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, est sortie victorieuse de la bataille l'opposant à ses adversaires. Elle a pris à contre-courant ses ennemis et les commanditaires de l'attaque visant sa «destitution» et la «déstabilisation» de sa formation politique en organisant un congrès extraordinaire. C'est sous des youyous nourris et une salve d'applaudissements que Mme Hanoune a été saluée, hier, par les participants au congrès, au lendemain de son plébiscite à la tête du parti par les nouveaux membres du comité central, une instance souveraine entre les congrès. Mais la nouvelle équipe dirigeante du PT reste sur ses gardes, persuadée que les mercenaires, instigateurs de la cabale contre le parti, ne baisseront pas les bras et vont certainement rebondir. Mais pour sa légitimité, Mme Hanoune est persuadée qu'elle est immunisée et qu'ils ne peuvent plus rien faire. La conférence nationale transformée en congrès extraordinaire était, pour la leader du PT, plus qu'une nécessité pour assainir le parti des opportunistes. «La menace contre notre parti était sérieuse non pas à cause du nombre des exécutants, mais des commanditaires avec des points d'interrogation. Des moyens colossaux et les méthodes de la mafia les plus vils ont été utilisés pour détruire le parti à travers sa direction. Ils ont voulu étêter le parti via un coup d'état et à travers la cooptation et le chantage», a affirmé, hier, la première dame du PT lors d'une conférence de presse animée à l'issue du congrès, en présence de Zohra Drif-Bitat et de Khalida Toumi auxquelles elle a rendu un vibrant hommage. Interrogée sur l'identité des commanditaires de l'opération de «déstabilisation» contre son parti, Mme Hanoune a refusé de citer des noms, estimant que «tout le monde connaît les commanditaires». «Certains d'entre eux sont dans des institutions de l'Etat et d'autres dans des partis. Chacun peut les identifier sans que je les nomme», note-t-elle, tout en se défendant d'avoir changé de ton et de position. «La politique indépendante du PT est inchangée. Nous n'acceptons aucun chantage d'où qu'il vienne. Nous avons mis en garde contre toute sorte de provocation et la question de la souveraineté nationale, de la défense de l'Etat et de son intégrité est primordiale», lance Mme Hanoune qui persiste et signe que l'attaque inégalée qu'a subie le parti de la part de certains courtisans était dirigée contre le multipartisme et les libertés acquises après Octobre 1988, dans le but de domestiquer et mettre à genoux l'ensemble des partis. S'agissant du retour au pays de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Mme Hanoune relève le flou qui entoure ce retour et l'absence de communication officielle. Partant de ce fait, elle a refusé de s'étaler, arguant qu'il s'agit d'une «affaire qui est du ressort de la justice. Le parti ne s'est jamais substitué à la justice. C'est à la justice d'éclairer les Algériennes et les Algériens à ce propos. Ce n'est pas à moi de me substituer à elle». Et de préciser que le juge devrait entendre Chakib Khelil et l'informer que le mandat d'arrêt lancé en 2013 contre lui a été «annulé». «Ce n'est pas le PT qui a ouvert le dossier Khelil, mais la justice italienne, la Suisse et les Etats-Unis. Aujourd'hui nous attendons la suite des événements. J'ai tiré la sonnette d'alarme à ce sujet et j'ai prévenu contre toute provocation émanant du pouvoir quant à la réhabilitation uniquement de Chakib Khelil», tranche Mme Hanoune.