Les enseignants vacataires se radicalisent dans leur combat pour l'intégration et contre la précarité. Ils ont entamé hier, à partir de Béjaïa, une «marche de la dignité» en direction d'Alger. Après l'échec de leurs précédentes actions à se faire entendre de la tutelle et la répression dont ils ont fait l'objet à maintes reprises, les vacataires passent à la vitesse supérieure. Ils étaient quelques centaines, hommes et femmes, de plusieurs wilayas du pays et des trois paliers scolaires à se donner rendez-vous, hier matin, devant la direction de l'éducation de Béjaïa, pour entamer leur périple de plus de 280 km pour rallier la capitale via la RN26. Munis de banderoles sur lesquelles sont déclinés des mots d'ordre demandant leur intégration, les enseignants scandent à gorge déployée des slogans contre la répression policière. Ayant soutenu le Comité des enseignants contractuels et vacataires lors de ses actions antérieures, le Conseil des lycées d'Algerie (CLA) est partie prenante du mouvement. Son porte-parole, Achour Idir, a tenu à marcher aux côtés des enseignants. Contacté par nos soins, il a déclaré : «Cette marche est celle de la dignité. Elle réunit environ 1500 enseignants vacataires de plus de 20 wilayas du pays, dont la moitié est composée de femmes, qui demandent leur intégration et des conditions de travail dignes.» Organisés au sein du Comité des enseignants contractuels et vacataires, les protestataires souhaitent ainsi faire pression sur la tutelle et la sensibiliser à la précarité qui les frappe de plein fouet à cause de l'instabilité de leur emploi ; ils exigent une intégration immédiate et sans condition. Cette marche, considérée comme un «ultime recours» selon les résolutions qui se sont dégagées lors de la réunion du Comité, jeudi dernier, vise aussi à dénoncer la répression par les services de sécurité des différents rassemblements d'enseignants à Alger. A noter, enfin, que la marche intervient en pleine période d'organisation d'un concours national de recrutement dans le secteur de l'éducation nationale.