L'ONU semble favorable à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), de l'avis de l'analyste et chroniqueur marocain, Saïd Ouedjani qui se réfère à la récente visite du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés à Bir Lehlou. "L'ONU semble favorable à la reconnaissance de la RASD (...). Nous assisterons entre la période allant du 30 avril 2017 au 30 avril 2018 à l'entrée de la RASD dans l'enceinte de l'ONU en tant que membre observateur", lit-on dans un article de l'analyste et chroniqueur marocain, publié dans le journal électronique "Elhiwar el Moutamadine". "Tous les indicateurs préludent à une reconnaissance officielle de la RASD par le Conseil de sécurité et de l'ONU", a souligné Saïd Ouedjani s'interrogeant sur "les motifs du mécontentement affiché par le Maroc à la suite des déclarations du Secrétaire général de l'ONU sur l'occupation du Sahara Occidental, un fait qui remonte aux années 60". Le chroniqueur marocain a rappelé "les démarches entreprises par l'Union africaine (UA), sous la présidence de l'Afrique du sud et par plusieurs pays qui reconnaissent le Sahara Occidental, ou le Front Polisario, en tant que seul représentant du peuple sahraoui". M. Ouedjani est revenu également sur les réactions suscitées par la visite de Ban Ki-moon que le Maroc accuse de "partial" (pour avoir utilisé le mot'occupation'), affirmant que la réaction de Rabat "aura un impact négatif sur ses relations avec l'ONU". Rappelant les photos prises lors de la visite du Secrétaire général de l'ONU dans les camps des réfugiés sahraouis et les territoires sahraouis, M. Ouedjani a mis l'accent sur "le signe V" affiché par Ban Ki-moon sous les acclamations d'une foule nombreuse de Sahraouis". Le responsable onusien a également "qualifié +d'occupation+ la présence marocaine au Sahara Occidental", a-t-il ajouté. Le Maroc face au Conseil de Sécurité, à l'ONU et à la communauté internationale Le chroniqueur s'est interrogé sur la position du Conseil de Sécurité, qui a émis une décision chargeant M. Ban Ki-Moon de visiter la région, concernant cette visite mais également concernant le communiqué du gouvernement marocain qui a fustigé la visite et les déclarations de Ban Ki-Moon. "Par son silence, le Conseil de Sécurité démontre sa pleine adhésion aux actions du Secrétaire général onusien et, par conséquent, son rejet du communiqué du gouvernement marocain, partant du principe que la visite s'est effectuée dans le cadre de la légalité internationale et conformément aux décisions qu'il émet, ainsi que celles de l'Assemblée générale de l'ONU", a-t-il estimé. "Le Maroc avait lui-même demandé, dans les années soixante, à introduire la cause du Sahara occidental qu'il appelait ‘Sahara occidental espagnol', dans la liste des territoires occupées éligibles à la décolonisation", a rappelé M. Ouedjani qui s'est interrogé sur la raison du mécontentement du gouvernement marocain concernant cette question qu'il avait lui-même revendiquée". La visite de Ban Ki-Moon "visait à trouver les moyens susceptibles de mettre en œuvre toutes les décisions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale, émises depuis les années soixante, lesquelles prévoient l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination. A cela s'ajoute l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), émis le 16 octobre 1975, qui prévoit également l'organisation d'un référendum", ajoute le chroniqueur dans son article. De ce fait, M. Ouedjani s'interroge sur la capacité du makhzen à affronter seul le Conseil de Sécurité et l'Assemblée générale de l'ONU dans le cadre desquels la France votera la décision du référendum. Est-t-il vraiment capable, s'est-t-il encore interrogé, de faire face à l'Union européenne (UA), au parlement européen, à la Cour de Justice européenne, à l'UA et à la communauté internationale?. Le régime marocain se trouve en fin de compte isolé sur le plan international concernant la cause sahraouie et même sur le plan interne en raison de l'oppression, la tyrannie et la corruption qui y règne, a-t-il estimé. Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Ben Abdelaziz, avait appelé récemment la communauté internationale et l'ONU à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à l'instar de l'UA et de plusieurs pays. Il a également invité le gouvernement marocain à organiser un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.