L'Observatoire des droits de l'homme euro-méditerranéen est très inquiet de «l'appel» du ministre israélien des Transports et de l'Intelligence, Yisrael Katz, à «un effort de prévention ciblé» contre les leaders et les activistes du mouvement Boycott, Divestment and Sanctions (BDS). Cet appel a été annoncé lors de la première conférence nationale israélienne pour combattre la pression montante de BDS, campagne mondiale ayant pour but d'augmenter la pression politique et économique sur Israël pour le respect des droits des Palestiniens. Pour les animateurs de l'Observatoire des droits de l'homme euro-méditerranéen, il s'agit bien évidemment d'«une incitation particulièrement alarmante». «Que l'on approuve ou non les buts de BDS, cela reste une forme de protestation pacifique pratiquée dans différents pays du monde entier, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis» explique Ramy Abdu, président d'Euro-Med. «L'appel du ministre israélien est, en fait, une incitation à violer les droits de l'homme et les normes du droit international concernant la sécurité des personnes», a-t-il poursuivi. Lors d'un de ses discours, Katz a fait allusion à des assassinats ciblés pour arrêter les leaders et activistes de BDS. Il l'a justifié en accusant le BDS de travailler en partenariat avec des éléments hostiles à Israël. Katz est allé encore plus loin dans son accusation en concluant qu'Israël peut légitimement répondre à l'activisme de BDS par «l'isolement des activistes et la transmission d'information les concernant aux services de renseignements du monde entier». «Ceci est une tentative flagrante d'intervenir dans les affaires des autres pays», explique Abdu. Et d'ajouter : «L'incitation du ministre israélien défie les droits des personnes à la vie, la sécurité, la liberté d'expression et de manifestation pacifique, bien que tous ces droits soient garantis par différentes conventions sur les droits de l'homme, la plus évidente étant le Pacte international relatif aux droits civil et politique, dont Israël est signataire.» Abdu explique en outre que «l'appel du ministre intervient dans le contexte plus large de l'incitation dominante israélienne contre BDS et les militants des droits de l'homme». Selon lui, «certains hommes politiques, ayant des rangs aussi élevés que le Premier ministre lui-même, ont contribué à cette incitation qui s'est parfois étendue à l'encontre du Conseil des droits de l'homme». Dans son communiqué, l'Observatoire Euromed a appelé les autorités israéliennes à «mettre fin immédiatement à cette incitation et cet appel à la haine contre les militants et à remplacer les menaces par de véritables tentatives pour résoudre les raisons sous-jacentes de BDS : la continuité et l'expansion de l'occupation et le manque de respect et l'humiliation des Palestiniens».