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Relations algéro-françaises : Tension et non-dits
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Publié dans El Watan le 10 - 04 - 2016

Depuis des années, notamment depuis l'été 2013, les relations entre la France et l'Algérie n'ont jamais été aussi «chaleureuses», comme
aiment bien les qualifier, à chaque occasion, les responsables des deux côtés de la Méditerranée. Pourtant, une crise semble s'installer et rend le climat de plus en plus électrique, au point où Alger vient de refuser des visas à des journalistes de divers médias français. Pour les autorités algériennes, c'est une réponse «à la campagne hostile menée» par ces organes de presse «contre les institutions» du pays, alors que pour Manuel Valls, tout en exprimant «son profond regret», il promet de «revenir sur ce point dans l'amitié et la franchise».
Mais peut-on croire que cette réaction colérique d'Alger soit la conséquence du seul fait lié au traitement médiatique de l'affaire Bouchouareb, rattrapé par le scandale Panama Papers ? Tout le monde sait que de nombreuses personnalités et des membres du gouvernement algérien détiennent et ont érigé, dans des circonstances douteuses, des fortunes en France sans que cela fasse scandale.
Mieux, peut-on croire que cette colère trouve son explication dans la position française, vis-à-vis de la question sahraouie ? Difficile, sachant que le Maroc est pour la France ce qu'est Israël pour les Etats-Unis et, de ce fait, il est utopique de croire que la France lâchera un jour son allié stratégique. Les raisons de la crise entre Alger et Paris sont ailleurs. Les plus avertis évoquent la guerre de succession à quelques encablures de 2019 et de la fin du mandat de Bouteflika. Après une lune de miel qui aura duré trois années, la France semble s'inquiéter pour son avenir, ou plutôt l'avenir de ses affaires en Algérie. L'après-Bouteflika est incertain.
Du côté algérien, le clan présidentiel sent que son allié d'hier, auquel toutes les facilités ont été accordées, commence à le lâcher en permettant à des médias de l'attaquer de manière récurrente. Cela a commencé au début de l'année en cours.
D'abord par cet éditorial en une du Figaro, où il était question de «succession». Sous le titre «Algérie, bombe à retardement», l'éditorialiste avait mis en garde contre ce qu'il appelait «bombe à retardement»en disant : «Le jour où l'Algérie se réveillera sous l'effet de la grogne sociale ou à la mort du raïs, nous risquons d'en subir le choc de plein fouet.» Pour l'éditorialiste, «la diplomatie a un devoir de vigilance face à ce qui se passe à Alger. Sans se rendre coupable d'ingérence, elle peut contribuer à identifier la relève et la soutenir. Afin que, le jour venu, les Algériens sortent de leur torpeur avec d'autres options qu'un exode qui leur serait fatal autant qu'à nous».
Très clair, l'éditorial, même s'il n'engage que son auteur, renseigne sur une nouvelle étape opposée à celle de 2013, durant laquelle le président François Hollande — au moment où toute la presse algérienne évoquait l'article 88 qui met fin à un mandat présidentiel pour des raisons de santé — a surpris le monde en faisant cette déclaration fracassante : «Je fais confiance aux institutions algériennes.» Puis une autre : «Il est rare de rencontrer un chef d'Etat qui a cette alacrité», avait-il lancé à des journalistes de son pays qui l'interrogeaient lors d'une conférence de presse, après sa rencontre avec Bouteflika, sur la santé de ce dernier, qui paraissait affecté dans les images bien soignées de la Télévision algérienne.
Aucune information n'avait filtré sur l'état de santé de Bouteflika, soigné à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris.
Quelle contrepartie a obtenu la France pour valider le 4e mandat de Bouteflika ? Ce qui est certain, c'est que dès le retour du Président au pays, les relations algéro-françaises ont connu une nouvelle étape avec l'entrée en force de sociétés françaises, qui ont arraché la part du lion dans tous les secteurs d'activité et bénéficié du statut de privilégiées.
De son côté, Abdelaziz Bouteflika a brigué un quatrième mandat malgré son état de santé et ses déclarations à Sétif, une année plus tôt, où il disait vouloir remettre le flambeau à la nouvelle génération.
Après avoir vécu une lune de miel assez particulière, voilà que du côté algérien, il y a de l'électricité dans l'air. Mais aussi de la colère transparaissant à travers les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, exacerbée par la position de la France dans le dossier du Sahara occidental, puis par la Présidence, froissée par la parution de photos de Bouteflika à la une du journal Le Monde qui évoquait l'affaire Bouchouareb.
Ces deux affaires, aussi graves l'une que l'autre, sont loin d'expliquer, à elles seules, la crise entre Alger et Paris. «Les raisons sont à chercher à El Mouradia où la guerre de succession fait rage», révèlent des sources bien informées, précisant : «Jusqu'à l'heure actuelle, les noms qui circulent dans les couloirs de cette institution ne font pas consensus.
Ni l'impopulaire Ahmed Ouyahia ni les défenseurs acharnés des intérêts français, Abdeslam Bouchouareb ou encore Abdelmalek Sellal, n'ont la cote pour diriger le pays. Reste le retour énigmatique de Chakib Khelil, un homme connu pour être très proche des Américains, qui s'agite lui aussi pour revenir aux affaires de l'Etat.» Si certains observateurs affirment que l'Algérie n'est pour Chakib Khelil qu'un refuge de peur que certaines affaires de corruption ne le rattrapent ailleurs, d'autres, par contre, privilégient la thèse «d'un retour bien orchestré et validé par le cercle présidentiel dans le but de le préparer à une mission politique».
Tous ces éléments ne sont pas pour rassurer l'allié français. Dans une course effrénée pour le «gâteau Algérie», la France ne peut se permettre de perdre ce qu'elle a obtenu depuis 2013. La maladie du Président et la gestion des affaires du pays par son frère, Saïd Bouteflika, ouvrent la porte sur l'inconnu.
Ce qui n'arrange pas la France, qui veut avoir la garantie que le marché algérien ne changera pas de main. Pour y arriver, elle détient une multitude de leviers de pression et le dossier des fortunes mal acquises érigées en France par de nombreux responsables algériens en est un.
Du côté du clan présidentiel, c'est la tourmente. Les révélations des Panama Papers et les investigations menées en Grande-Bretagne, qui éclaboussent encore une fois Sonatrach, ont tout chamboulé et remis les compteurs à zéro.


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