Samedi et dimanche, les professionnels du lait se sont regroupés, la première fois à Aïn Seynour (commune de Mechroha) et une deuxième fois devant le siège de la wilaya de Souk Ahras, pour demander des mesures d'allègement dans la commercialisation de leur produit. «Nous sommes contraints de présenter des détails devant les instances sécuritaires s'agissant notamment d'informations sur les quantités de lait et son origine, chose qui réduit considérablement notre champ d'activité et laisse tout le monde croire que tous les éleveurs-collecteurs sont alignés sur le même rang des producteurs véreux», a déclaré à El Watan l'un des protestataires. Un autre ajoutera dans le même contexte: «Justifier la quantité de lait livré aux unités de transformation ou aux commerçants relève de l'impossible, car nous avons affaire à certains éleveurs qui n'ont aucune notion sur les documents comptables ni même sur le suivi de leur produit vendu des mois auparavant.» Approchée, une source proche de la direction des Services agricoles (DSA), a insisté sur le fait que de telles mesures de contrôle et de suivi sont théoriquement la règle et non l'exception et qu'il appartient aux services de la Gendarmerie nationale d'agir extra-muros dans le but de prévenir l'informel et plusieurs autres actes frauduleux. La vente du lait pasteurisé au prix du lait cru, l'utilisation du lait en sachet, l'eau et certains autres produits pour augmenter la quantité de lait commercialisé, la vente des produits contaminés… sont autant de pratiques qu'il appartient aux dits services de réprimer conformément aux textes légaux. A noter que la filière du lait a été récemment ébranlée par une série d'enquêtes judiciaires couronnées par l'incarcération de plusieurs personnes prises en flagrant délit de commercialisation du lait pasteurisé subventionné par l'Etat dans des bacs de lait cru.