Depuis le 28 septembre 2000 à ce jour, plus de 90 000 citoyens ont séjourné pendant des périodes plus ou moins longues dans les prisons israéliennes. Comme chaque 17 avril depuis 1975, les Palestiniens ont célébré cette semaine la Journée du prisonnier. Actuellement, ils sont 7000 Palestiniennes et Palestiniens à croupir dans les geôles israéliennes dans des conditions inhumaines. Cette population carcérale compte 400 enfants et 69 femmes. Quant aux prisonniers dits «administratifs», détenus sans inculpation ni jugement pour des périodes de 6 mois renouvelables indéfiniment, ils ont atteint le nombre de 750. Selon un rapport publié conjointement à cette occasion par le Club des prisonniers palestiniens et l'Organisme chargé des affaires des prisonniers et des libérés, il y a 3 prisonnières administratives, Souad Erzikat, Sana Abou Snina et Hanine Amar. D'après la même source, 700 prisonniers atteints de maladies diverses sont victimes de négligences médicales. Trente de ces prisonniers ont été incarcérés avant la signature des Accords d'Oslo par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël en 1993. En plus du refus du gouvernement israélien de cesser la colonisation, le maintien de tous ces Palestiniens en prison a poussé le président Mahmoud Abbas et la direction palestinienne à mettre un terme aux négociations directes israélo-palestiniennes. Le rapport publié par le Club des prisonniers palestiniens et l'Organisme chargé des affaires des prisonniers et des libérés précise aussi que «les autorités israéliennes détiennent en prison 6 membres du Conseil législatif palestinien (Parlement), dont Marwane El Barghouti, et 18 journalistes». Selon les statistiques de ces deux organismes, «un million de Palestiniens ont connu la détention dans les prisons israéliennes depuis l'occupation du reste de la Palestine (bande de Ghaza, Cisjordanie, y compris la ville d'El Qods) par l'Etat hébreu en 1967». Législation injuste et inhumaine Depuis le 28 septembre 2000, (date du déclenchement de l'Intifadha d'El Aqsa) à ce jour, plus de 90 000 citoyens ont séjourné pendant des périodes plus ou moins longues dans les prisons israéliennes. Parmi ces citoyens, 11 000 avaient moins de 18 ans, 1300 étaient des femmes et plus de 65 étaient des députés ou d'anciens ministres de l'Autorité palestinienne. Durant la même période, les autorités israéliennes ont émis 25 000 décisions de détentions administratives (renouvellement de période de détention et nouvelles arrestations). Les cas de détention administrative, se basant sur une législation injuste et inhumaine qu'Israël dit avoir héritée de l'époque du mandat britannique sur la Palestine, ont touché toutes les couches de la société palestinienne. Des enfants, des jeunes, des personnes âgées, des malades, des handicapés, des ouvriers, des académiciens, des députés, d'anciens ministres, des dirigeants politiques, des syndicalistes, des étudiants, des écoliers, des écrivains, des journalistes et des artistes ont été victimes de cette forme de détention que beaucoup d'organismes de défense des droits de l'homme, y compris Amnesty International, ont appelé à arrêter. Un appel qui ne trouve aucun écho auprès d'Israël qui continue d'en user et abuser. L'emprisonnement massif des populations civiles palestiniennes a commencé dès 1948, avec la création de l'Etat d'Israël sur la terre de la Palestine historique. Il représente l'un des plus grands drames humanitaire, politique et juridique de l'ère moderne. L'occupation israélienne a souvent recouru à cette forme de punition individuelle et collective durant les périodes des différentes révoltes du peuple palestinien : Intifadha des pierres en 1987, Intifadha d'El Aqsa en septembre 2000 et soulèvement populaire d'El Qods que certains appellent Intifadha d'El Qods depuis le mois d'octobre 2015. Israël ne respecte pas ses engagements La résistance palestinienne armée a toujours œuvré en faveur de la libération des prisonniers palestiniens. Elle a réussi à en libérer des milliers en échange de soldats israéliens ou même de leurs cadavres. Le dernier échange a concerné le soldat israélien Gilaad Shalit, détenu par le mouvement Hamas dans la bande de Ghaza de 2006 à 2011 et qui a permis à 1000 prisonniers de respirer l'air de la liberté. Mais comme Israël ne respecte jamais ses engagements, une quarantaine de ces prisonniers ont été de nouveau remis en prison. Les présidents Yasser Arafat et Mahmoud Abbas avaient aussi réussi à faire libérer des milliers d'autres prisonniers par la voie diplomatique durant les négociations de paix. Mais beaucoup de Palestiniens ont été à nouveau emprisonnés quelques semaines seulement après leur libération. Les bagnes en Israël sont loin d'être une colonie de vacances. Les témoignages d'anciens prisonniers révèlent que «100% de la population carcérale a subi au moins une forme de torture qui est une pratique planifiée des bourreaux israéliens». «Les humiliations, les mauvais traitements, les insultes, la torture physique et psychique sont le lot quotidien des détenus palestiniens», dénoncent-ils. Malgré toutes ces conditions, les révoltes collectives et les luttes individuelles de détenus palestiniens ne se sont jamais estompées. Nombreux ont réussi à contraindre leurs geôliers israéliens à les libérer après de longues grèves de la faim. Des grèves dépassant parfois même de très loin les limites du supportable. Aujourd'hui, le dossier des prisonniers représente une priorité dans tout règlement de la cause palestinienne. Bien qu'Israël l'utilise pour obtenir des concessions sur d'autres questions, telles que les frontières ou le retour des réfugiés, les Palestiniens sont décidés à recouvrir leurs droits inaliénables et la libération de l'ensemble des prisonniers. Sans cette libération, les Palestiniens disent qu'«il ne peut y avoir de véritable paix dans la région».