Des médecins affiliés au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ont répondu au mot d'ordre de grève. L'appel au débrayage d'une journée lancé par le SNPSP pour exiger le respect des revendications soumises à la tutelle a été diversement suivi. Le ministère de la Santé parle d'«échec» du mouvement. L'évaluation du suivi de la grève «fait ressortir un taux national de suivi de 0,9% de l'ensemble des effectifs concernés. A signaler que 36 wilayas ont enregistré 0% de suivi du mot d'ordre de grève», a indiqué le ministère de la Santé dans une déclaration rendue publique. Le SNPSP estime que l'adhésion des praticiens est «très satisfaisante dans l'ensemble», malgré les pressions de l'administration. «Malgré la désinformation et les intimidations, le suivi est important, particulièrement dans les grandes villes. A Alger, le taux d'adhésion est de 80%», annonce le président du Syndicat, le docteur Lyès Merabet. Selon le syndicaliste, le ministère de tutelle a pris des sanctions contre les grévistes : «Le ministère a tout entrepris pour dissuader les médecins de rejoindre le mouvement. A Batna, le président du bureau du syndicat a été suspendu ce matin (hier) en signe de représailles. Au CHU de Blida, des gendarmes accompagnés d'un agent administratif sont passés pour s'enquérir de la situation. Nous pensons que de tels agissements sont une forme d'intimidation.» S'exprimant sur la décision de justice de déclarer la grève illégale, le Dr Merabet assure que «le SNPSP n'est pas concerné, vu que la loi exige que la décision soit notifiée par un huissier au représentant légal du syndicat». Le plan d'action mis en place par le SNPSP prévoit des journées de débrayage les 25 et 26 avril, et un sit-in national devant le ministère de la Santé, ainsi que trois autres jours de protestation les 2, 3 et 4 mai. Grèves maintenues La plateforme adressée par le SNPSP au ministère compte trois volets : dénoncer la violence en milieu hospitalier ; réclamer la levée des mesures disciplinaires et des poursuites judiciaires engagées contre des délégués syndicaux ; exiger le respect par la tutelle des engagements pris dans le cadre du PV de conciliation du 4 mai 2015 et de l'audience accordée par Abdelmalek Boudiaf au SNPSP le 24 février 2016. La réunion de conciliation organisée après l'annonce de la grève a vu le retrait du partenaire social qui a contesté la composition de cette commission, réclamant la présence du ministre de la Santé. Le syndicat a dénoncé l' «attitude négative et les propos provocateurs de certains responsables» présents à la réunion au nom de l'administration centrale. Dans la déclaration publiée par son service communication, le ministère appelle le SNPSP à «revenir à la table du dialogue serein, responsable et inconditionnel». Le syndicat estime que «la balle est dans le camp du ministère». «Nous campons sur nos positions. Nous considérons que les revendications du SNPSP sont légitimes et que notre plateforme est à la portée de la tutelle», ajoute Lyès Merabet, qui ne remet pas en cause les «intentions» du ministre, qui serait en déplacement à Malte.