Le conseiller politique à la présidence de la RASD, Khalil Ahmed, a qualifié de « pas positif » le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), élaboré par la mission d'enquête qui a visité en mai dernier les territoires occupés du Sahara-Occidental. Il a cependant estimé que ce rapport reste « insuffisant tant qu'il n'a pas été accompagné par d'autres décisions de fond sur le plan politique ». Interrogé lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Alger, si le rapport du HCDH ne va pas influer sur recommandations du prochain rapport du Conseil de sécurité, Ahmed Khalil a tenu à souligner que « la question du Sahara-Occidental est une question de décolonisation et les droits de l'homme ne sont qu'un vecteur ». Le conseiller politique sahraoui attend du Conseil de sécurité qu'il s'exprime sur l'application du plan Baker relatif à la décolonisation du Sahara-Occidental. Khalil Ahmed dit ne pas croire au poids de Kofi Annan dans les prochaines résolutions du Conseil de sécurité. « Je pense que Kofi Annan ne peut rien faire, c'est surtout les rapports de force au Conseil de sécurité et sur le terrain qui peuvent influer sur une décision du Conseil de sécurité de l'ONU », selon M. Khalil. Pour ce dernier, Kofi Annan est un secrétaire général qui a échoué dans la majorité des conflits, donc il ne faut pas s'attendre qu'il réussisse dans la question du Sahara-Occidental. Le secrétaire général de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa), Abdeslam Omar Lahsen a demandé, quant à lui, au secrétaire général de l'ONU d'œuvrer pour l'application des recommandations du HCDH. M. Abdeslam qualifie lui aussi le rapport du HCDH d'« incomplet ». Il devrait être complété, selon lui, par d'autres missions relatives aux droits de l'homme, notamment les questions des crimes de guerre et les disparus. M. Salah a, par ailleurs, dénoncé « la mort tragique » de 24 jeunes Sahraouis dans le naufrage d'un Zodiac au large des îles Canaries. Le secrétaire général d'Afapredesa a imputé au Maroc la responsabilité de la mort de ces jeunes qui ont été, selon lui, contraints à fuir leur territoire au moment où la répression est impitoyable au Sahara-Occidental. « Plus de 400 prisonniers dont 39 prisonniers d'opinion sont dans les geôles marocaines », selon Abdeslam qui évoque une situation « catastrophique » dans les territoires occupés du Sahara-Occidental depuis le 21 mai 2005.