Le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme (HCDH) a affirmé jeudi dans son rapport que l'autodétermination est un « droit fondamental » du peuple sahraoui qui doit en jouir « sans plus de retard ». La question du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui est « capitale, vu la situation générale des droits de l'homme dans ce territoire », note encore le rapport élaboré par la délégation du HCDH qui s'est rendue en mai dernier à El Ayoun, territoire occupé du Sahara-Occidental et les camps des réfugiés sahraouis (Tindouf). Le HCDH a insisté sur le fait « presque toutes les violations des droits humains du peuple du Sahara-Occidental découle de la non-application de ce droit humain fondamental ». Les auteurs du rapport ont appelé à soutenir et à appuyer « les efforts de la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité et le secrétaire général (de l'Onu), visant à aider les parties à parvenir à une solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable conforme au droit à l'autodétermination du peuple du Sahara-Occidental ». Ainsi, recommandent-ils un « suivi plus attentif de la situation des droits de l'homme au Sahara-Occidental (...) ». Les Nations unies « doivent chercher avec les acteurs concernés le meilleur moyen d'assurer un suivi adéquat et continu de la situation des droits de l'homme dans la région », ajoutent-ils, en soulignant que « toutes les (parties) concernées doivent coopérer pleinement avec l'Onu dans l'application de cette tâche ». Le rapport a été accablant pour le Maroc pour ce qui est de la situation des droits de l'homme au Sahara-Occidental. Les délégués du HCDH, en se basant sur des témoignages d'activistes sahraouis d'El Ayoun, font état de « tortures » et de « maltraitance » subies par des manifestants sahraouis clamant l'indépendance du Sahara-Occidental et infligés par la police et des forces auxiliaires marocaines. Le rapport cite l'exemple du décès, le 30 octobre 2005, du manifestant sahraoui Hamdi Lembarek qui, selon des témoignages recueillis par la délégation, « a été arrêté par des officiers de police marocains (...) qui l'ont roué de coup de bâton à la tête et dans d'autres parties de son corps », causant son décès à l'hôpital. Les délégués de la mission du HCDH concluent que « les membres des services d'ordre marocains semblent avoir fait usage de la force d'une manière non discriminatoire et disproportionnée » et que « les entraves administratives imposées par les autorités (marocaines) ont pu compromettre la capacité du peuple du Sahara-Occidental à exercer pleinement son droit à la liberté d'expression et de rassemblement ». Ils ont fait état de « déficiences sérieuses en ce qui concerne le droit (des personnes arrêtées) à un procès équitable ». « La liberté d'établir des associations a été entravée dans le territoire du Sahara-Occidental », relèvent-t-ils encore. Lors de son séjour dans les camps de réfugiés gérées par le Front Polisario, la délégation onusienne dit « ne pas avoir reçu de plaintes faisant état d'entraves à la liberté d'association, de mouvement ou d'expression ». Elle relate les dures conditions de vie des réfugiés sahraouis, qui vivent sous des tentes ou dans des maisons précaires en pisé, et qui manquent d'eau et de nourriture en quantité suffisante et dont beaucoup souffrent du chômage. A rappeler que le but de la mission de HCDH qui s'était redue à El Ayoun et les camps des réfugies sahraouis était de « collecter des informations » sur la situation des droits de l'homme au Sahara-Occidental.