Fédérer la jeunesse, les organisations de la société civile et les acteurs institutionnels chargés de l'emploi autour d'un même objectif, celui de mieux répondre aux attentes de la jeunesse et mettre en place les mécanismes et outils susceptibles d'y conduire, est une première maghrébine. Ainsi, l'Union Européenne, à travers le Programme d'appui jeunesse-emploi (PAJE) cherche à faire des partenaires sociaux un relai entre les institutions de l'Etat et les jeunes, autrement dit, un acteur-clé du développement local, car proches des populations et de leurs besoins. C'est dans ce contexte que le complexe hôtelier Sabri, a réuni récemment pas moins de 200 représentants du milieu associatif local, des responsables d'institutions, organismes et agences d'appui à l'insertion professionnelle des jeunes, d'organisations patronales, syndicales de la région d'Annaba pour débattre des objectifs, de la stratégie d'intervention et du mode opératoire du PAJE. D'une durée de 72 mois, à partir de l'été 2014, et d'un coût global de 26 millions d'euros, dont 23,5 millions d'euros sur fonds européen, et le reste à la charge de l'Etat algérien, ce programme sera mis en œuvre dans 4 wilayas pilotes : Annaba, Bechar, Khenchela et Oran. Quatre coordinateurs dans les wilayas concernées ont été déjà installés, avec la mise en place de guichets intersectoriels de proximité (GIP) pour le développement de plateformes de services d'accueil, d'écoute, d'information et d'orientation des jeunes, âgés de 16 à 30 ans, pour leur faciliter l'accès aux différents dispositifs, notamment ceux liés à la formation, l'emploi et l'entreprenariat. Et c'est parce que le PAJE prévoit une participation croissante des acteurs sociaux et non étatiques que des Pools de ressources et d'expertises associatives (PREA) ont été déployés. Ils auront pour mission d'assurer des services d'information, de formation et d'échange de bonnes pratiques pour aider les associations à renforcer leurs capacités de mise en œuvre et de l'appui/conseil. La finalité étant de les soutenir dans l'élaboration de projets et la recherche des financements nécessaires. Les Pools de services et d'accompagnement (PSA) s'adressent, quant à eux, aux jeunes porteurs de projets. Des services d'accompagnement et d'appui/conseil leur sont dédiés depuis la conception jusqu'à la mise en route de leurs projets. «Le PAJE sera d'une portée nationale, régionale et surtout locale ; Au niveau national, il devrait appuyer les institutions algériennes à mettre en œuvre la politique de la jeunesse. Il vise le renforcement des capacités et des synergies intra et intersectorielles et partenariales des différents secteurs et acteurs impliqués dans la conduite des politiques nationales en direction de la jeunesse», explique Luca Manunta, représentant de la délégation de l'UE en Algérie. Aussi, poursuit-il, «Au niveau régional et dans les 4 wilayas pilotes, le gouvernement algérien et l'UE cherchent à développer des mécanismes intégrés et intersectoriels où seront pris en compte les problèmes de la jeunesse, tout en impliquant la société civile, au plus proches des populations, dans l'élaboration et le déploiement de ces mécanismes ainsi que la mise en œuvre d'actions privilégiant l'employabilité des jeunes dans la perspective d'une meilleure insertion sociale et professionnelle», poursuit-il. «D'où l'affectation de 85 % des actions inscrites dans le PAJE à plusieurs wilayas, urbaines et rurales, car reflétant au mieux la problématique de la jeunesse en Algérie», précise, pour sa part, Serge Stagnoli, chef d'équipe à l'Unité d'Appui au Programme (UAP). «De la préparation de ses fondements qui a duré plus dune année, le PAJE, le premier au Maghreb de par son envergure, vient de passer à la phase opérationnelle avec l'engagement de 95,8 % des fonds européens qui lui sont consacrés. Avec nos partenaires algériens, nous allons œuvrer à ce qu'il soit mené avec succès», conclut Mr Stagnoli.