L'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira est paralysée depuis plus d'une semaine par un mouvement de grève enclenché par les étudiants réclamant la satisfaction de leur plateforme de revendications. En effet, parmi les points soulevés par le collectif des étudiants figure le départ définitif du responsable de la sécurité. Ce dernier, rappelons-le, accusé d'être à l'origine des incidents gravissimes survenus depuis le 19 avril dernier au campus universitaire, avait déposé sa démission. Les étudiants protestataires insatisfaits de la décision émanant du coordinateur en question et surtout du silence de l'administration ne cessent de demander la radiation «immédiate et définitive de cet agent». Mercredi dernier, plusieurs départements de l'université étaient toujours paralysés par la grève à laquelle a appelé le collectif des étudiants. Réunis en assemblée générale, les animateurs de ce mouvement réclament, entre autres, «la redéfinition des tâches réelles des agents de sécurité au sein de l'université», réclamant la garantie des libertés syndicales des étudiants. Par ailleurs, ils exigent des responsables de l'université, à leur tête le recteur, de prendre des mesures concrètes pour mettre fin «aux agissements et dépassements de la part des organisations satellites». Il est utile de rappeler que le campus universitaire Akli Mohand Oulhadj de Bouira a été émaillé de graves incidents causant même des blessures à des étudiants. Tout a commencé la veille de la célébration du Printemps berbère, quand l'administration a recouru à l'utilisation de la force en mobilisant des agents de sécurité pour empêcher une conférence animée par l'un des acteurs d'Avril 1980, Saïd Khelil. Ce dernier avait quand même tenu sa conférence après un forcing exercé par les étudiants du département de langue et culture amazighes épaulés par leurs camarades des autres facultés. D'autres scènes de violence ont été par ailleurs signalées après qu'une autre rencontre autour du Printemps berbère avait été annulée par les agents de sécurité appelés par l'administration. Une chose est sûre, ce bras de fer engagé entre étudiants et administration en cette période précise et à quelques semaines de la fin de l'année universitaire n'arrange personne vu que les étudiants sont appelés à passer les examens de fin d'année. La situation risque de prendre d'autres tournures et le conflit de durer encore, dès lors que les deux parties campent sur leurs positions. Contacté par téléphone, le recteur de l'université, le professeur Kamel Badari, a estimé que «seul le dialogue prime dans ce genre de situation». «Les portes du dialogue sont ouvertes et j'invite les étudiants à débattre de tous les problèmes soulevés», affirme-t-il, en précisant qu'il a mis fin aux fonctions du coordinateur des agents de sécurité depuis plusieurs jours. «Le responsable des agents de sécurité sera traduit devant une commission paritaire et souveraine», a déclaré M. Badari, appelant les étudiants protestataires à reprendre les cours.