De nombreuses activités à Paris et ses régions marqueront la commémoration de la répression sanglante du 17 octobre 1961 et les jours suivants de la manifestation pacifique d'Algériens contre le couvre-feu qui leur était imposé par le préfet de Paris Maurice Papon. Rassemblements de recueillement, dévoilement de plaques commémoratives, conférences-débats, témoignages à l'initiative de municipalités de gauche et d'associations. Dans un appel à un rassemblement ce mardi 17 octobre 2006 à 18h30 au Pont St-Michel à Paris, là où tant de victimes algériennes ont été jetées à la Seine il y a 45 ans, plusieurs dizaines d'associations, des partis politiques, des syndicats exigent « la reconnaissance officielle du crime commis par l'Etat français les 17 et 18 octobre 1961 », « la liberté d'accès effective aux archives pour tous, historiens et citoyens ; un lieu de mémoire en souvenir des victimes du colonialisme ». Les signataires soulignent que « 45 ans après, la vérité est en marche mais la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu'elle a menées, en particulier dans la guerre d'Algérie et dans le cortège d'horreurs qu'elle a entraîné, ni dans ce crime d'Etat que constitue le 17 octobre 1961 ». Certains osent continuer à parler des « bienfaits de la colonisation ». Et d'ajouter que « le devoir de mémoire s'impose pour cette période sombre de notre histoire comme il s'est imposé pour la période de la collaboration vichyste avec l'Allemagne nazie. Ce n'est qu'à ce prix que pourront disparaître les séquelles les plus graves de la guerre d'Algérie : le racisme dont sont victimes aujourd'hui les ressortissants d'origine algérienne ou, par extension, du Maghreb ou d'anciennes colonies ». Parmi les signataires figurent : 7 Octobre contre l'oubli, Au nom de la mémoire, CFDT, CGT, Coup de soleil, Fédération des syndicats SUD éducation, FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne), FSU, GISTI (Groupe d'information et de soutien aux immigrés), HDH (Harkis et droits de l'homme), Indigènes de la République, JRG (Jeunes radicaux de gauche), LDH (Ligue des droits de l'homme), LCR (Ligue communiste révolutionnaire), La Maison de l'Algérie, Mouvement de la paix, MJCF (Mouvement des jeunes communistes de France), MJS (Mouvement des jeunes socialistes), MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), Les Oranges, PCF (Parti communiste français), PCOF (Parti communiste des ouvriers de France), PRG (Parti radical de gauche), PS (Parti socialiste), RE-SO (Réformistes et Solidaires), SOS Racisme, UNADE (Union d'associations pour la diversité et l'égalité), UNEF (Union des étudiants de France), UNIR, UNSA, Union syndicale solidaires et Les Verts. Plusieurs associations représentant la communauté algérienne à Paris et dans ses régions organisent des activités commémoratives.