Le colloque sur les «Figures de la violence en Algérie : aspects psychologiques et symboliques» organisé les 10 et 11 mai à l'initiative du laboratoire interdisciplinaire santé et population de la faculté des sciences humaines et sociales de l'université de Béjaïa, a pris fin hier, après une série d'interventions et d'ateliers qui ont regroupé des scientifiques de plusieurs universités du pays. A la lumière des approches psychologique et sociologique, le thème de la violence sociale a été abordé sous six axes principaux, à savoir «Représentations socioculturelles et violences symboliques», «Discours politique et violence institutionnalisées», «Violence psychique, violence individuelle», «Violences familiales», «Effets des violences» et «Protection et prévention contre la violence». La première journée de cette rencontre scientifique a été consacrée à 15 communications, traitant chacune d'un trait de la manifestation de la violence en Algérie. La journée d'hier a été réservée à trois ateliers. Plusieurs travaux portant sur la thématique ont été donnés. Les interventions, suivies de débats à bâtons rompus, ont porté sur les formes de violences surtout celles qui s'exercent dans les milieux professionnel, scolaire, institutionnel, familial, public… Il s'agit pour la plupart d'enquêtes de terrain qui ont non seulement révélé à quel point le phénomène est répandu dans la société algérienne, mais qui ont également mis en exergue la pauvreté du système juridique en matière de protection contre ce fléau. Pour ne parler que du milieu professionnel, l'enquête coréalisée par le docteur Khelfane Rachid et la doctorante Aït Ouaras Leila sur les violences psychiques subies par les employés municipaux de la part de leurs supérieurs hiérarchiques, révèle qu'il n'existe aucune loi dans le code juridique algérien relatif à ce type d'agression. De même, des intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en place des mécanismes, des cellules d'écoute et de suivi pour l'accompagnement des personnes victimes de violences, en particulier les plus vulnérables d'entre elles, à l'exemple des enfants victimes d'agressions sexuelles. A l'issue de ce colloque, il a été demandé aux participants de mettre en page dans les règles méthodologiques requises le contenu des discussions et interventions effectuées lors des deux journées de travail, a indiqué Mme Mouhoune, professeur de sociologie à Béjaïa, qui ajoute que le laboratoire interdisciplinaire de la faculté des sciences humaines envisage d'organiser prochainement un colloque international sur le thème de la violence.