L'Association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès (ADWB) a organisé, mardi dernier, une journée scientifique et éducative sur le jeûne des diabétiques pendant le Ramadhan, au niveau du centre islamique de la wilaya. Plus de 800 diabétiques sont venus écouter les conseils des nombreux spécialistes en diabétologie. «Au niveau de la wilaya de Boumerdès, le nombre des diabétiques dépasse les 32 000. Plus de 7000 sont inscrits à notre association», dira Mohamed Mokri, président de l'ADWB. Les diabétiques jeûneurs encourent parfois des risques sur leur santé. Afin de les minimiser, il leur est conseillé de suivre un plan rigoureux, notamment en ce qui concerne la nutrition. La surveillance de la glycémie doit se faire constamment pendant le jeûne. En somme, c'est toute une éducation thérapeutique individuelle que le diabétique doit acquérir. «Nous avons lancé la formation en éducation thérapeutique. Ce sont des techniques qui permettent au malade d'être acteur de sa santé », explique Mme Nadir, responsable de la direction des maladies chroniques au ministère de la Santé. Pour ce faire, 3000 médecins généralistes ont été formés sur la prise en charge des diabétiques dans les structures de santé de proximité, a indiqué la même responsable. Le président de l'ADWB quant à lui a soulevé le manque de médecins diabétologues. «Les facultés de médecine doivent former davantage de diabétologues. Nous sommes 4 millions de diabétiques en Algérie», indique-t-il. En ce qui concerne la disponibilité des médicaments, notre interlocuteur est plus ou moins satisfait. «Les médicaments pour diabétiques sont disponibles, à l'exception des bandelettes de glycémie qui manquent. C'est suite à une décision de la CNAS, qui limite le nombre des boîtes à une par trimestre. Après nos réclamations, la CNAS a décidé de permettre aux malade d'en obtenir d'autres, mais à condition de passer à chaque fois par le contrôle. Ce qui est pénible pour les malades.» Le combat de l'ADWB pour une meilleure prise en charge des diabétiques n'a que peu abouti. «Depuis 20 années, nous luttons pour un changement dans la prise en charge des malades diabétiques dans la wilaya de Boumerdès. Malheureusement, l'évolution du secteur de la santé dans cette wilaya est lente. Les salles d'attente dans les hôpitaux et les polycliniques sont toujours archicombles», déplore M. Mokri. Selon lui, l'hôpital de Thénia, qui est la plus grande structure de santé au niveau de la wilaya, baigne dans l'anarchie. «Les services médicaux de cet hôpital sont mal répartis et mal gérés. Ce qui cause d'énormes difficultés aux diabétiques qui viennent faire des consultations. Au lieu de créer d'autres services, le directeur de l'établissement occupe à lui seul tout un bloc. Le projet de l'hôpital de 240 lits à Boumerdès traîne depuis des années.» Notre interlocuteur relève aussi un manque de matériel, notamment de radiologie et de scanner, dans les structures de santé de la wilaya. Il interpelle à cette occasion le ministre de la Santé.