D ans son numéro 2 paru le 2 mars 2016, Le Lien, une revue du service de l'enseignement de la langue et de la culture d'origine ELCO, nous offre une palette de contributions aussi intéressantes les unes que les autres. De l'éditorial, rédigé par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, qui présente les thèmes abordés dans cette publication, aux différentes interventions émanant de chercheurs confirmés, le ton est le même et le niveau lui confère une haute facture académique. Si Mustapha Haddab a bien cerné «Le système éducatif algérien avec ses problématiques, ses changements et sa continuité», on aurait aimé qu'il aborde ne serait-ce que d'une manière peu exhaustive la place de l'idéologie dans l'éducation au-delà des problèmes techniques qu'il a, au demeurant, bien décortiqués. Brahim Abassi, ancien inspecteur général de la pédagogie, s'est penché sur cette période charnière que constitue l'enseignement moyen. Quant à Dalila Morsly, professeure émérite à l'université d'Angers, elle a abordé la transition entre l'école coloniale et l'école algérienne, en s'appuyant sur les témoignages d'enseignants algériens, qui ont eu le réflexe d'écrire leurs souvenirs et de les consigner dans des ouvrages, corroborés par des entretiens avec des instituteurs français ayant exercé en Algérie. El Hocine Messadek, professeur de littérature arabe, s'est interrogé sur l'algérianisation de l'éducation : conviction idéologique ou décision populiste ? La professeure Christine Chaulet s'est limitée à son domaine, en soulignant la présence controversée de la littérature algérienne dans les manuels scolaires algériens. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Conseil à l'amazighité (HCA), a évoqué l'enseignement de tamazight, de l'expérimentation à la généralisation graduelle, alors que Noreddine Toualbi Thaâlbi, ancien recteur de l'université d'Alger et coordonateur de l'ELCO, nous a gratifiés d'une réflexion sur l'éducation et l'éthique. Enfin, le professeur Youssef Nacib, sociologue et chargé de l'enseignement de tamazight à l'ELCO, nous a présenté l'Ecole internationale algérienne de Paris et l'intérêt de sa création, notamment dans le souci d'imprégner les jeunes Algériens de leur culture d'origine, mais pas que ça, puisque l'éminent sociologue s'appesantit sur la vocation de l'école, sujette à une innovation : l'introduction des cours de tamazight, une nécessité, puisque l'école est de facto une vitrine culturelle et éducative de l'Algérie.