Le premier numéro de la revue Le Lien vient d'être lancé, en France, par le Service de l'enseignement de la langue et de la culture d'origine (Elco-Algérie). Datée de mars 2015, cette publication périodique présente des articles en langues arabe et française. Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, salue la naissance d'un tel support informationnel. «Je me félicite de la décision que vient de prendre la direction de l'Elco de publier une revue qui sera un trait d'union régulier entre la famille enseignante, les parents d'élèves et, plus généralement, tous ceux qui s'intéressent au développement des deux langues (arabe et tamazight, ndlr) et de la culture algérienne en France», souligne-t-elle dans la préface. Pour rappel, l'Elco «est un organisme sous tutelle du ministère algérien de l'Education nationale et rattaché à l'ambassade d'Algérie en France. Fondé dans le cadre d'un accord de coopération algéro-française en date du 1er décembre 1981 et prenant appui sur la directive européenne du 25 juillet 1977, l'Elco a vocation à œuvrer à l'approfondissement de la compréhension mutuelle entre les peuples algérien et français, et à l'élargissement de la coopération culturelle entre les deux pays». A propos du bilan de l'Elco-Algérie depuis sa création, le même texte de présentation fait notamment mention que, «au cours de l'année scolaire 2013-2014, le nombre d'élèves inscrits dans 1 080 établissements scolaires français et ayant reçu des enseignements de l'Elco en langue arabe est de 23 329 élèves encadrés par 243 enseignants». Il y a aussi le travail des associations. Car, «durant la même année, une centaine d'associations (...) a également assuré des enseignements au profit de l'Elco en direction de 10 095 élèves encadrés par 113 enseignants». Résultat : «Le service Elco-Algérie permet aujourd'hui à 33 424 élèves issus de la communauté algérienne installée en France de se familiariser, sur la base de 3 heures hebdomadaires, à la langue d'origine de leurs parents et aux valeurs culturelles formant leur identité originelle.» S'agissant de l'enseignement de tamazight, il est précisé qu'«il est désormais implanté dans de nombreuses villes de France (...) et son extension à d'autres régions est envisagée pour l'année scolaire 2015-2016». D'où la nécessité pour l'Elco, est-il écrit dans l'éditorial, de disposer «d'un support périodique susceptible de permettre, d'une part, la diffusion auprès de la communauté émigrée et du lectorat intéressé par l'action de l'Elco une information régulière et, d'autre part, l'accueil de contributions scientifiques portant, notamment, sur la didactique des langues et les questions afférentes à la jeunesse algérienne issue de l'immigration». Pour son premier numéro, la revue Le Lien propose à ses lecteurs pas moins de sept articles ayant pour principales thématiques l'identité, la langue et l'expérience Elco-Algérie. Ces contributions sont publiées dans les deux langues (arabe et français) et dans le même numéro, leur traduction donnant à lire une publication bilingue de deux fois 120 pages. Noureddine Toualbi-Thaâlibi, directeur de la publication, a par exemple signé un article intitulé «L'Elco-Algérie : de la demande linguistique à la revendication identitaire». Quant à Youssef Nacib, responsable de la rédaction, sa contribution porte sur «La culture d'origine à l'Elco : pertinence et enjeux». Autre sujet d'analyse et de réflexion : «Les constructions identitaires chez les jeunes issus de l'émigration algérienne en France», une étude de Hafid Hamid-Chérif. Ramdane At-Mansour explique, lui, pourquoi il défend «une transcription simple et unifiée de tamazight». Enfin, l'état des lieux et le bilan de l'expérience Elco font l'objet des contributions respectives de Baghdad Mohammed-Bey, Mohammed Goudjil et Fatiha Mekoui-Achour. Tous ces professeurs et universitaires de renom ont fait de «L'entre-deux culturel en débat» (c'est le titre générique de ce premier numéro) une première approche pour des travaux de réflexion et d'information futurs. Et comme le rappelle le comité de rédaction, une telle revue mensuelle «est ouverte aussi bien aux enseignants de l'Elco qu'aux chercheurs qui, par leur savoir et leur expérience, enrichiront les débats de ce carrefour intellectuel où se croiseront linguistes, anthropologues, psychologues, juristes, sociologues et historiens». Cela augure d'une authentique revue culturelle et scientifique à même de favoriser le lien (sic) entre les deux rives de la Méditerranée.