Nouveau rebondissement dans l'affaire des deux journalistes français, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, détenus depuis près d'un mois en Irak. Leurs ravisseurs, l'Armée islamique en Irak, ont publié mardi soir sur un site internet (iaminiraq.tripod) un communiqué dans lequel ils accusent la France de « crimes contre l'Islam » et font des références historiques hasardeuses. Ils rappellent que la France a « joué un rôle principal pour empêcher les musulmans de prendre le pouvoir en Algérie après leur victoire en 1992 », qu'elle « a activement participé à la frappe contre la centrale d'Osirak, en Irak, en remettant des informations sensibles et précises concernant cette centrale à l'ennemi sioniste ». Les ravisseurs soulignent aussi que « les prisons de France sont pleines de musulmans au nom du combat contre le terrorisme » et dénoncent « la guerre contre les symboles de l'Islam, dont l'affaire du voile ». Paradoxalement, l'Armée islamique en Irak affirme respecter journalistes et humanitaires : « Les professionnels, qui n'exercent pas une activité de sabotage sans rapport avec leur fonction, qu'ils soient journalistes, médecins ou autres, ne sont pas visés par l'Armée islamique. Nous respectons ceux qui ont une mission humanitaire véritable. » Cependant, ce groupe ne mentionne à aucun moment le sort des deux journalistes français. Les ravisseurs se disent attristés par l'attitude des musulmans français, qui se sont largement mobilisés pour la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. « Nous avons été peinés par les discours des institutions musulmanes et humanitaires et les individus qui ont pris la défense de la France et de ses positions concernant les musulmans, les Arabes et l'Irak. » Les autorités françaises refusent de commenter ce communiqué et notent juste qu'il est « soumis à analyse ».