Dans un communiqué publié sur le site internet islamic-minbar.com, l'Armée islamique en Irak a donné un nouvel ultimatum à l'Etat français et exigé 5 millions de dollars pour la libération des journalistes détenus depuis le 20 août dernier. « L'Armée a décidé, après de nombreuses consultations, les demandes suivantes pour la libération des deux otages français : l'acceptation de la trêve avec le cheikh Oussama Ben Laden, le versement d'une rançon de 5 millions de dollars et l'engagement à ne pas entretenir de relations militaires et commerciales en Irak. Ces demandes vous sont soumises pour un délai de 48 heures afin de les accepter. » Pour l'instant, les autorités françaises se refusent à tout commentaire et ont affirmé n'avoir reçu aucun message de la part des ravisseurs. L'authenticité de ce communiqué n'a pu être vérifiée. L'allusion au chef d'Al Qaîda fait référence au respect des conditions de la trêve des attentats de trois mois proposée en avril aux gouvernements européens par Oussama Ben Laden en échange du retrait des forces engagées en Afghanistan et en Irak.L'optimisme des autorités françaises et des associations musulmanes de la semaine dernière quant à l'imminence de la libération de nos deux confrères français tient enfin un début de réponse. Toujours selon ce communiqué attribué à l'Armée islamique en Irak, les ravisseurs étaient prêts à libérer les otages vendredi, mais les attaques de l'armée américaine et surtout l'arrestation de 500 personnes à Latifiya, au sud de Baghdad, ont torpillé l'opération. « Prenez garde de ne pas nous attaquer comme vous l'avez fait à Latifiya, le jour où nous voulions vous les remettre, mais Dieu vous a dénoncés au dernier moment. » Or la France, qui a tout intérêt à libérer ses deux citoyens, n'est pas présente militairement en Irak et ne peut donc être tenue responsable des actions militaires menées par les Etats-Unis et leurs alliés. Hier, le secrétaire général de l'UOIF, Fouad Alaoui, qui a participé la semaine dernière à la mission de bons offices du Conseil français du culte musulman (CFCM) à Amman et Baghdad, a estimé que l'on était entré dans la phase de « remise » des otages. Sans autre précision. Selon lui, les otages ne sont plus entre les mains de leurs premiers ravisseurs, mais ont été remis à la « résistance irakienne », une nébuleuse aux ramifications qui dépassent les frontières de l'Irak. Pragmatique, l'Armée islamique en Irak, qui affirme détenir toujours Christian Chesnot et Georges Malbrunot et leur chauffeur syrien, précise dans le communiqué qu'elle accepterait qu'une seule de ces revendications soit satisfaite.