Après une longue accalmie, la région montagneuse du Zaccar renoue avec les attentats terroristes. L'on croyait à tort qu'avec la réconciliation initiée par le pouvoir, le terrorisme allait prendre fin. C'était compter sans ses irréductibles de l'organisation terroriste qui refusent toute option de paix des gouvernants et qui subsistent dans les maquis du pays. Ils profitent du relâchement du dispositif sécuritaire et de la baisse de vigilance pour frapper là où l'on s'attend le moins. C'est ainsi que dimanche, à l'heure du f'tour, un groupe de huit gardes communaux de Sidi Medjahed, à 9 km au nord de Miliana, a été attaqué par un groupe terroriste armé de fusils automatiques. Selon nos sources, les assaillants ont fait irruption derrière les casemates utilisées par les gardes communaux pour la surveillance des lieux, et ont ouvert le feu sur eux, au moment où ils effectuaient la prière du maghreb. Ils n'ont éprouvé, dit-on, aucune difficulté pour s'y introduire et ont tiré à bout portant sur ces derniers, dont sept ont été tués sur le coup et le huitième a succombé à ses blessures juste après l'attentat. Sous l'effet de surprise, les victimes n'ont pu riposter à l'attaque et ont été exécutés froidement par les sanguinaires. Le bilan aurait été plus lourd si les autres gardes communaux n'avaient pas regagné leur habitation à l'heure du f'tour, apprend-on. Une fois leur forfait accompli, les terroristes n'ont pas hésité à fouiller les victimes et à les délester de leurs armes (des fusils Siminov et à pompe), rapporte-t-on encore. Les corps criblés de balles ont été transportés à la morgue de l'hôpital de Miliana. Les criminels se sont enfoncés par la suite dans les montagnes boisées en emportant avec eux les armes automatiques appartenant aux victimes. On croit savoir que l'attaque terroriste a été perpétrée non loin d'un détachement de l'armée. Les disparus, âgés entre 34 et 44 ans et originaires de la région, ont été enterrés hier au cimetière de la localité.Ils laissent derrière eux des veuves et plusieurs enfants, qu'aucun responsable de l'Etat ne viendra certainement. Ils pleurent en silence leur époux et père, dont le seul tort est d'avoir pris les armes pour défendre leur village des hordes sauvages. Le lieu du carnage est situé à la lisière d'une forêt surplombant le hameau de Sidi Medjahed. Les assaillants, très au fait certainement des mouvements des gardes communaux, semblent avoir bien préparé leur coup, comme en témoignent la rapidité et la facilité avec lesquelles ils ont mené l'offensive sanglante. D'après les mêmes sources, le groupe armé auteur de l'attentat serait composé d'une douzaine de terroristes affiliés à l'organisation criminelle El Hidjra Oua Tekfir qui activerait dans le massif montagneux du Zaccar et au sud de la wilaya, à la limite avec Médéa et Tissemsilt. La région montagneuse de Miliana, pour rappel, avait connu toutes les horreurs depuis l'apparition du terrorisme, car elle servait de refuge aux groupes armés qui lançaient parfois très loin leurs incursions meurtrières. Son relief accidenté et son massif fortement boisé encouragent sans doute les assassins à commettre leurs massacres. Une vaste opération de ratissage a été lancée hier dans cette zone par les éléments de l'ANP.