Cette année, pour moult raisons, le mois de Ramadhan s'avère particulièrement rude et long. Dès l'entame, le citoyen a été rudoyé, malmené, en raison de la subite hausse de la mercuriale. Du jour au lendemain, les prix des légumes de saison ont vu leur cote doubler. Le piment se vend à 400 DA. Du jamais vu ! Saïd, un père de famille, rencontré dans le marché à ciel ouvert d'Aïn Beida, se lamente : «Je n'ai jamais de ma vie connu une telle hausse des prix de produits». Au marché dit la Rahba, les acheteurs sont confrontés à la même valse des prix. Pourtant ce marché est spécialement destiné aux gens modestes. Ceux qui y viennent fuient les prix pratiqués en ville. Un marchand de fruits et légumes, interrogé par nous soins déclare : «Les prix sont certes excessivement chers, mais cela est lié à la non disponibilité de la marchandise dans les grands marchés de gros. Les mandataires n'ont pu approvisionner le marché local comme il se doit ! Du coup, les prix ont flambé !» Cela s'explique d'autant que, contrairement aux prix de fruits et légumes, ceux des viandes rouges ou blanches se sont stabilisés. Il faut s'attendre à ce que les viandes de poulet et de dinde connaissent un recul pendant la dernière semaine de Ramadhan. Durant ce Ramadhan précisément, ce que le client a remarqué c'est les prix exorbitants des fruits de saison. On n'a jamais vu des pêches à 400 DA et un kilo de melon à 160 D.A. De quoi rebuter et décourager plus d'un «Moi, nous lance un vieil homme, je ne me payerai jamais un kilo de pastèque à 150 DA, je me contenterai d'une bouteille de soda !» Pour tout dire, avouons que la chorba de ce mois de carême est « harra» pour les ménages sans grandes ressources. Le jeûneur est tenu de supporter la hargne des marchands spéculateurs et la chaleur torride des longues journées d'été.