La hausse des prix qui se manifestait traditionnellement à la veille du Ramadhan n'a pas manqué de pointer le bout du nez dans les marchés populaires des fruits et légumes et des viandes de Constantine. Si les augmentations constatées sont assez significatives, elles se sont limitées à quelques produits : le poulet, la tomate et la salade verte dans le rayon des légumes. La pastèque, le melon, la nectarine, les pêches et les cerises dans celui des fruits. Mais pour ces derniers, il faut considérer que ce sont des prix de saison parce que ce sont encore des primeurs. Pour tout le reste, nous avons constaté que les prix qui étaient en vigueur durant tout le mois de mai sont restés les mêmes. Et il y a même des produits de large consommation, comme la pomme de terre, qui ont connu une tendance à la baisse. Très frais et de bonne qualité, ce tubercule a été proposé hier matin vendredi au marché des Frères Bettou à 35 dinars le kilo. «Il y a longtemps que la pomme de terre n'est pas tombée à un prix aussi bas», nous a déclaré un consommateur rencontré hier au niveau du marché des frères Bettou. Et encore, les marchands de légumes se sont montrés très rassurants envers les consommateurs à propos des produits qui ont connu une forte augmentation ces derniers jours. «Ne vous en faites pas, leur ont-ils dit, cette augmentation ne durera pas plus d'une semaine et nous vous garantissons que les prix vont revenir à leur niveau du mois de mai dès la seconde semaine du Ramadhan car on nous annonce une production abondante de tous les produits ». Autre facteur qui peut plaider en faveur d'un Ramadhan plutôt clément cette année : c'est la reconduction de la formule de la vente directe du producteur au consommateur à travers les «marchés de la solidarité» dont celui de Constantine, qui a été étendu aux produits d'habillement, et qui va ouvrir ses portes dès aujourd'hui samedi, à deux journées près du début du jeûne. Sur les marchés habituels de la ville, le poulet qui semble avoir pris de l'envol, était proposé à 315 dinars le kilo, l'escalope de dinde à 700 dinars, alors qu'il y a une semaine à peine, le premier ne dépassait pas les 240 dinars et la seconde les 600, voire 550 dinars le kilo. La viande de bœuf n'a pas bougé et reste scotchée sur le tarif de 800 dinars pour le veau. Il en est de même pour le mouton dont le prix de 1.300 dinars le kilo reste fixe (1.400 dinars pour les côtes d'agneau très tendres). A remarquer qu'au rayon des poissons, les prix n'ont pas bougé avec la sardine et le thon à 500 dinars/kilo, la bouillabaisse à 400 dinars, le pageot à 800 dinars et l'espadon à 1.800 dinars le kilo. Mais dans le rayon des fruits de saison, les prix sont «intouchables », comme le disent les consommateurs, avec la cerise à 1.200 dinars le kilo, la nectarine à 500 et la pêche de second choix à 320 dinars. La fraise aussi a sauté de 100 à 180 dinars ! Aussi, le kilo de la pastèque du Sahara, dont le goût un peu fade ne vaut pas celui de sa consœur du Tell, coûte 90 dinars ces derniers jours. Et le melon d'El-Goléa avec sa couleur jaune foncé est vendu à 220 dinars le kilo. Voyant cela, une ménagère a fait la remarque que «les desserts vont être chers pendant ce Ramadhan ». Mais le marchand de fruits a tenté de la rassurer en lui faisant savoir qu'avec l'arrivée des chaleurs, les prix vont dégringoler et les produits périssables à court terme seront bradés par les marchands. Ce qui n'est pas du tout évident avec la frénésie qui s'empare des consommateurs tout au long de ce mois sacré.