Le plafonnement des salaires acte II est déjà un projet mort-né. Les responsables de clubs sont toujours prêts à offrir plus, quitte à mettre leurs finances en grande difficulté. Pourtant, au mois de janvier dernier, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et le président de la Ligue de football professionnel, Mohamed Kerbadj, avaient cru avoir trouvé un semblant de solution aux interminables conflits entre les joueurs et leurs clubs à propos des salaires impayés. Ce jour-là, les présidents de club de la Ligue 1 avaient fait le «serment» de plafonner les salaires des joueurs à hauteur de 100 millions de centimes. Mais cet accord a volé en éclats au lendemain de la fin du championnat. Les présidents de club n'ont eu aucun scrupule à proposer plus d'argent afin de «chiper» les joueurs les plus en vue sur le marché des transferts. Certains le font grâce notamment à faveur de la manne financière de l'Etat. En 2014, une tentative de plafonner les salaires des joueurs à 120 millions de centimes avait capoté en raison de l'éternel volte-face des présidents de club et le refus des joueurs d'accepter une telle décision. L'ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara, avait prédit ce scénario : «J'avais dit que le plafonnement des salaires n'allait pas réussir car cela ne s'est pas fait en concertation. La loi 90-11 qui régit toutes les règles dans le monde du travail en Algérie prédispose de mettre en place des conventions collectives. En football, on peut faire une approche en tant que secteur football ou grâce à une approche individuelle, c'est-à-dire par société ou par club. Et dans les deux cas, la loi nous invite à nous concerter. C'est-à-dire d'un côté l'employeur, le club, et de l'autre, le travailleur, soit le footballeur. Le contrôle de la gestion financière des clubs par la DNCG devait réguler la gestion financière des clubs avec éventuellement l'exigence d'attestations émanant des sponsors et bailleurs confirmant qu'ils vont octroyer une telle somme à un tel club et ainsi donc lui permettre au club de pouvoir payer ses joueurs. Malheureusement, ce n'est pas encore le cas.» Du coup, les instances du football algérien se retrouveront comme souvent à jouer les arbitres entre clubs et joueurs. Et ce n'est sûrement pas le passage du nombre de licences de joueurs de 25 éléments à 22 qui va réduire les dépenses des clubs qui sont aujourd'hui tous, sans exception, endettés.