Un recul des décès causés par les envenimations scorpioniques durant ces dernières années est estimé à 40 cas par an par rapport à plus de 100 durant les années 2000, selon le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière. La directrice de la prévention sociale et environnementale au ministère de la Santé, Samia Amrani, a déclaré à l'APS, que le nombre de piqûres est passé, lui aussi, de 50 000 à 40 000, imputant cela à l'élargissement des campagnes de sensibilisation de proximité et des sessions de formation outre les mesures de précaution prises par les populations des régions touchées. Elle a souligné, toutefois, un exode des scorpions vers les wilayas du Nord, en raison des changements climatiques et de l'augmentation de la circulation des personnes et des véhicules de marchandises qui aident le déplacement des scorpions. Docteur Amrani a rappelé également l'augmentation sensible du risque de morsure à l'intérieur des maisons plus qu'à l'extérieur, du fait des constructions anarchiques dans certaines régions où nichent les scorpions et du non- respect des mesures préventives par les citoyens. Elle a précisé que 12 wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud, à leur tête la wilaya de Djelfa (2015) suivie d'El Oued, d'Adrar et de Biskra, connaissaient une intense propagation des scorpions. Au volet prévention aux fins de réduire le nombre de piqûres et par conséquent celui des décès, elle a affirmé que les campagnes de sensibilisation étaient lancées début mars pour être suivies de sessions de formation régionales et locales visant à expliquer au personnel de la santé et aux associations les modes d'administration du sérum anti-scorpionique (SAS). Lors de ces campagnes et sessions de formation, l'on procède notamment à la distribution de dépliants et à la diffusion de spots de sensibilisation à travers les ondes des radios locales. Dr Amrani a appelé les populations des régions touchées à respecter les mesures de précaution et à prendre les mesures nécessaires, comme éviter de dormir à même le sol, éliminer les insectes servant de nourriture aux scorpions et élever les animaux qui aident à lutter contre les scorpions, dont les poules et les chats. Elle a estimé, par ailleurs, important de fournir l'éclairage public et de ratisser régulièrement les endroits humides où peuvent loger les scorpions. De son côté, le chef du service vaccins et sérums thérapeutiques, Yacine Salam a affirmé que l'opération de collecte de scorpions durait du mois d'avril jusqu'au 31 octobre, période propice à la multiplication des scorpions. La femelle peut mettre bas entre 50 à 100 scorpions, a-t-il poursuivi. Cette opération de collecte tend, selon lui, à réduire le nombre de scorpions dans les wilayas touchées et à fabriquer le SAS. Il a ajouté enfin que l'Institut Pasteur collaborait avec un réseau d'associations locales en charge de cette opération, rappelant la production de 500 000 doses de sérum qui reste, a-t-il dit, une quantité suffisante pour répondre aux besoins des citoyens de ces régions.