La Société sportive par actions (SSPA) USM El Harrach vit une situation ubuesque. C'est une société avec deux registres du commerce. Invraisemblable mais vrai. A l'origine de cet imbroglio, l'ordonnance délivrée par le tribunal d'El Harrach, en date du 17 mai 2016, pour l'établissement d'un duplicata du registre du commerce de la SSPA/USMH au profit de l'ancien président du club, Mohamed Laïb. Le 12 juin, muni de l'ordonnance du tribunal d'El Harrach, Mohamed Laïb dépose une demande d'établissement d'un duplicata du registre du commerce au niveau de la Chambre nationale de commerce. Le 15 juin, l'intéressé récupère le document avec lequel il obtient un nouveau registre du commerce de la même société (SSPA/USMH) qui se retrouve donc avec deux registres du commerce. Pourtant, le 6 juin, le président en fonction, Abdelkader Mana, avait récupéré le registre du commerce de la SSPA/USMH après présentation du procès-verbal de la réunion du conseil d'administration tenue le 9 mai 2016 avec pour ordre du jour le renforcement du conseil d'administration après l'enregistrement de quelques démissions de membres de l'organe. Le notaire a établi les nouveaux statuts qui sont déposés pour récupérer le registre du commerce. Les dirigeants sont alors informés que les documents doivent être authentifiés préalablement. Quelques jours plus tard, Abdelkader Mana prend possession du registre du commerce. Le 15 juin, un second registre du commerce est établi et remis à Mohamed Laïb. A cette date, le club se retrouve avec deux présidents (Mana et Laïb) et deux registres du commerce pour une même société. Abdelkader Mana (président) a animé une conférence de presse samedi soir au cours de laquelle il s'est longuement exprimé sur la situation que traverse la SSPA/USMH, la qualifiant de «grave» : «On m'a dépouillé de mes droits légaux, je suis victime d'une machination qui n'a pas de nom. Il y a eu transgression de plusieurs articles du code de commerce qui, lui seul, régit l'activité de notre société. Le 9 mai, j'ai réuni une assemblée générale des actionnaires, quelques jours après le report de la première assemblée générale faute de quorum. Comme me le confère l'article 617 du code de commerce j'ai procédé au renforcement du conseil d'administration en présence d'un huissier de justice. Du jour au lendemain, tout a basculé dans le mauvais sens avec l'ordonnance du tribunal et la délivrance du duplicata du registre du commerce à ceux qui ont manœuvré en coulisses.» Rachid Cheraga, ancien joueur du club et membre de la direction actuelle, a mis le doigt là où ça fait mal : «Une société avec deux registres du commerce ce n'est pas normal par rapport à la législation en la matière. Ce n'est pas tout. De graves violations du code de commerce sont contenues dans le second registre du commerce délivré à Mohamed Laïb. Deux membres du conseil d'administration de la SSPA version Abdelkader Mana, à savoir ce dernier et Bensemra ne figurent plus dans le document. Pourtant, ni l'un ni l'autre n'est décédé ou n'a démissionné. Ce sont les deux seules raisons qui font perdre la qualité de membre du conseil d'administration. Les articles 17 et 27 des statuts de la société confortent mes propos. C'est une éviction illégale que nous avons portée par devant les juridictions compétentes.» Un supporter présent sur les lieux lâche : «C'est une spoliation commise en pleine jour.» Abdelkader Mana a conclu la conférence de presse par ces propos apaisants : «Nous avons entière confiance en la justice de notre pays. Nous récupérerons nos droits de manière légale. En ce qui concerne le domaine sportif, nous n'entraverons pas l'action de préparation de la saison qui est menée par ceux qui sont à l'origine de cette affaire. Nous privilégions les intérêts de notre club en attendant que justice soit rendue.»