Destitué par le conseil d'administration du club lors de sa dernière réunion, le président de l'USMH, Mohamed Laïb, ne veut rien entendre. Il est du coup en conflit avec son successeur désigné par le CA, Abdelkader Manaâ. "Nous avons tenu une réunion extraordinaire du conseil d'administration, le 19 mai, au siège du club à El-Harrach avec un seul point inscrit à l'ordre du jour, à savoir la situation critique du club. Laïb a refusé d'assister à cette réunion, il y avait Bensemara et Kheirnasse (Boulabe) et moi. Azzi était en France. Suite à quoi nous avons décidé de nous revoir le lendemain. Neuf actionnaires sur les 12 ont décidé de destituer Laïb de son poste de président et d'élire Manaâ à la présidence du CA. Lhadi Hamdouche a été nommé directeur général représentant le CSA/USMH, et ce, en présence d'un huissier de justice qui a d'ailleurs tout mentionné sur le PV. On était obligé d'agir de la sorte, on en a marre de cette gestion personnelle, on n'est pas du tout associé aux décisions du club. Figurez-vous qu'on ne connaît même pas le bilan financier du club, c'est l'opacité totale. On n'a jamais vu un commissaire aux comptes, personne ne peut vous dire combien le club a dépensé cette saison. Pourtant, nous sommes membres du CA. C'est le mépris total envers les autres membres. Lorsqu'on est parti chez le notaire pour changer les statuts et procéder aux passations de consignes, on n'a pas pu le faire, car on n'a pas pu récupérer le registre du commerce, l'attestation fiscale, le certificat d'existence, etc. Ils sont toujours chez Laïb, on lui a transmis une correspondance avec accusé de réception pour qu'il nous remette les documents cités, afin qu'on puisse accélérer le processus de mise en place des nouvelles structures, en vain", explique à Liberté Abdelkader Manaâ, qui a décidé de bloquer dans un premier temps les comptes du club afin que l'argent ne soit pas dilapidé. "J'ai bloqué les comptes du club pour l'intérêt des joueurs sans plus. étant le président élu et fort de ma légitimité, j'ai décidé de prendre cette mesure pour que l'argent ne soit pas dilapidé. Je l'ai expliqué aux joueurs lorsqu'ils sont venus me voir. Laïb avait signé uniquement 17 chèques pour les joueurs, alors que notre effectif est de 24. Pourquoi cette politique des deux poids, deux mesures ? J'ai réclamé des chèques pour l'ensemble des joueurs. Avec moi, tout le monde est traité sur un pied d'égalité. Le lendemain, les sept autres joueurs ont reçu leur chèque, j'étais content pour eux, j'ai alors décidé de débloquer le compte pour leur permettre d'empocher leur mensualité. Hélas ! Il n'y a que 500 millions de centimes dans les caisses, on ne peut pas régler tout le monde avec ça. J'ai dit au directeur de la banque de régler une partie des joueurs en attendant l'arrivée d'une subvention de 3 milliards de centimes qui a été débloquée cette semaine par la wilaya d'Alger. J'ai un projet ambitieux pour le club, je veux revenir à notre politique de formation. J'ai dit, d'ailleurs, à Boualem Charef de composer son effectif avec 50% de nos joueurs. On a des jeunes qui peuvent relever le défi. Laïb nous bloque toujours dans notre mission, il ne remettra plus les pieds à l'USMH. Je suis le président légitime et personne ne peut le contester", ajoute notre interlocuteur. En revanche, Mohamed Laïb, qui a déposé sa démission à la fin du mois de mai, n'a pas encore dit son dernier mot, il préfère temporiser avant de contre-attaquer... R .A.