Pour son premier Ramadhan dans sa version «rénovée», la chaîne KBC apporte du nouveau. En seconde partie de soirée, les téléspectateurs ont droit un talk-show unique en son genre en Algérie. Le directeur de la rédaction, Mustapha Kessaci, anime une émission appelée «Ki hna ki nass» (nous sommes comme tout le monde) qui allie débat politique, satire et musique. Un concept que l'animateur utilisait déjà dans El Djazaïria avant que l'émission ne soit censurée durant la présidentielle de 2014. L'émission, qui passe chaque soir vers 23h dure 90 minutes. L'animateur principal, Mustapha Kessaci, assisté de 3 chroniqueurs (H'mida Layachi, Abdou Semmar et Salima Abada), invite sur le plateau au moins 3 personnalités : un politique, un autre venu du monde des affaires ou de la société civile et un artiste. Tout ce beau monde discute, dans un style décalé et souvent avec humour, de l'actualité. Souvent, l'invité est mis à rude épreuve par les questions de l'animateur et des chroniqueurs, connus pour leur penchant pour la polémique. « Ki hna ki nass » alterne des sujets sérieux et la satire. Car, en plus des journalistes animateurs, l'émission compte également deux humoristes et 4 comédiens. Ils ont pour mission de tourner en dérision les hommes politiques ou d'autres personnalités. «Mais nous ne faisons que de l'humour», peste Abdou Semmar, chroniqueur dans l'émission. Selon lui, l'objectif de l'émission n'est en rien de «blesser» ou d'injurier, mais juste de faire rire. Maintenant que le studio d'enregistrement de l'émission, où travaillaient près de 200 personnes, est mis sous scellés, l'équipe de NessProd qui produit cette émission ne sait pas à quel saint se vouer. Car, en plus du matériel audiovisuel, les costumes des comédiens et les autres décors sont entre les mains des gendarmes. «Il est difficile de trouver un nouveau studio dans l'immédiat», indique une source proche de NessProd. «Moralement, nous avons reçu un coup dur», ajoute un participant à l'émission, qui a requis l'anonymat. Certaines sources indiquent que les autorités s'en sont prises à cette émission pour sa grande liberté de ton. Un fait qui sera prouvé dans les quelques numéros déjà enregistrés et qui passeront au cours de cette semaine.